Les Fukuokajin se sont enfin installés à Hiramamachi, mais les sohei du Sanctuaire de Kashimahama rôdent. Les relations avec Nagatakiyama et les yakuzas de Nakazono-gumi risquent bien de compliquer le quotidien déjà éprouvant. De sombres découvertes...
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L’hélicoptère Caracal EC 725 piquait du nez à une vitesse vertigineuse. Tous les instruments du tableau de bord sonnaient à tue-tête comme un jeu d’arcade. Étienne ignorait tous ces signaux d’alerte pour se concentrer sur l’essentiel : leur évacuation par les airs.
Étienne coordonnait son équipe pour le largage de leur garnison. Le vent s’engouffrait à travers l’appareil car les portes s’ouvraient largement sur la campagne japonaise à plusieurs milliers de pieds sous eux.
Higashikuni et le reste de ses hommes sécurisaient le matériel, leurs équipements de survie mais surtout leur précieux chargement pour lequel ils étaient partis en mission suicide durant deux ans et demi. Étienne remerciait le Ciel de les ramener sains et saufs à la base militaire de Fort Worley. Ils avaient certes perdu plus de la moitié de leur équipe de volontaires mais ils avaient accompli leur mission aussi pénible qu’elle fût.
Le passage du typhon avait détruit une grande partie des infrastructures horticoles et de leurs récoltes. Si Rachel lui en avait voulu d’avoir embarqué son père Jacques dans cette entreprise, elle comprendrait toute la nécessité de son acte.
Son copilote J-Stars harnachait son beau-père. Il se proposa de sauter avec lui. Ce que Jacques ne refusa pas ! Il avait la phobie des hauteurs.
— On fête votre soixante-dixième anniversaire avec quelques mois d’avance, Papi J, le chambra J-Stars.
— Contente-toi de me ramener en un seul morceau au sol, rit jaune le principal intéressé.
— J’en ai bien l’intention.
Tina attachait le harnais du parachute de son meilleur ami dont les mains s’agrippaient à la poignée. Nick louchait sur le sol qui se rapprochait dangereusement avec un regard horrifié.
— Je refuse de sauter, hurla Nick.
— Tu sauteras. Un point c’est tout, affirma-t-elle.
Leurs regards se rencontrèrent mais Étienne détourna la tête.
Il vérifia personnellement les sangles des caisses puis lança l’ordre d’expédier les colis. Nick agrippa la poignée de toutes ses forces pour ne pas sauter. Melbourne lui mit la main aux fesses ce qui eut pour effet de le faire lâcher prise. Le Londonien s’époumona à l’encontre de l’Australien qui profita de l’aubaine pour le maîtriser. Melbourne le sangla à ses mousquetons et les deux hommes se jetèrent dans le vide. Le hurlement de Nick résonna dans le brouhaha assourdissant.
J-Stars s’amusa du cri strident du civil britannique et sauta à la suite avec Jacques. Les Japonais larguèrent la garnison et se glissèrent dans le vide à leur tour.
L’hélicoptère émit une série de chevrotements et un sifflement assourdissant lui indiqua le manque de carburant. L’appareil prenait de la vitesse dans sa chute. Le vent hurlait dans les oreilles au point de les faire siffler. Les parachutes s’ouvrirent en corolles à plusieurs mètres sous lui.
