Chapitre 21

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     « Oh c'est bon, ne te moque pas, grommelai-je à l'intention de la femme millénaire. »

      « Mais t'étais si bien partie. Ha ha ha. Avec le sourire, la bonne humeur et tout le toutim ! Et là tu te retrouves plantée là, devant un hôpital, les bras ballant, caqueta-t-elle de son étrange voix. »

      - Apolline ! M'interpela quelqu'un que je reconnus aussitôt.

      - Edgar ! Répondis-je tout en me retournant avant de marcher vers lui.

      - Tu es déjà prête ? Tant mieux, ne perdons pas de temps. Première leçon du jour, l'autonomie grâce aux transports en commun ! Tu te doutes bien que nous voyageons majoritairement sur le dos de nos dragons d'âme mais pas toujours. Si tu n'es pas encore lié, que ton dragon d'âme est décédé ou tout simplement ailleurs, alors tu peux prendre le train ensorcelé.

      - Comme le magicobus ! M'exclamai-je en suivant le vieil homme qui s'était mis à marcher au début de son explication.

      - Si tu veux mais c'est beaucoup moins violent et il n'y a pas de chauffeur.

      - Donc c'est un magicobus mais animusé !!

      Edgar rit à ma réflexion et Elzémir demanda depuis ma tête :

      « Tu peux me donner accès à quelques bribes de ta mémoire que je puisse comprendre tes réflexions nécessitant une culture générale contemporaine d'En-Bas ? »

      Alors, en fronçant du nez et des sourcil de concentration, je lui faisais par de mes lectures, films ou musiques.

      Mon professeur et moi arrivâmes à un endroit qui ressemblait à la fois à un arrêt de bus et à un quai de gare dénué de rails. Un « train », ou tout du moins ce qui s'y apparentait le plus, s'arrêta après quelques secondes d'attente seulement. Le wagon ne possédait pas de roues et flottait à environ vingt centimètre au-dessus du sol.

      - Après toi, me dit Edgar tandis que la double porte s'ouvrait dans un bruit d'air qui se décompresse.

      Je pris place et regardait avec émerveillement le train démarrer de nouveau, presque avec élégance, et le paysage défiler derrière une vitre aux allures de bulle de savon tandis que mon professeur m'expliquait le fonctionnement des transports en commun d'En-Haut et comment aller jusque chez lui pour que je puisse me débrouiller.

      Le reste de la matinée fila en un éclair. Le musée que nous visitâmes fut le plus fascinant, le plus amusant, le plus réaliste, le plus magique que je n'eus jamais visité et les explications supplémentaires d'Edgar furent très concises. Et tout cela pour le plus grand bonheur de ma petite cervelle qui était assoiffée de connaissances sur En-Haut.

      Avant la pause méridienne, je quittai Edgar qui repris le train pour retourner faire le repas chez lui afin de rejoindre Olka qui m'accueillit avec son éternel absence de sourire.

      En mangeant dans ce qui pourrait être un bistrot à Paris, je lui posai quelques questions -ce qui sembla l'agacer mais je n'en avais cures, elle n'avait qu'à être moins ronchon.

      - T'es pas censée être en cours là ?

      - Si.

      - Mais du coup tu dois rattraper tout ce que tu manques ?

      - Oui.

      - Et ce n'est pas trop dur ?

      - Non.

      - Tu es bien dans la même classe que Ben ?

      - Oui.

      « Waw, quelle expressivité et quel sens du dialogue, ironisai-je intérieurement à l'intention d'Elzémir. »

ElzémirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant