Chapitre 7 ( Arthur )

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 Bonnie est à côté de moi. Je ne pense pas qu'elle m'ait remarqué lorsqu'elle s'est assise, à moins que si et qu'elle s'en fiche. Elle pose son sac sur ses genoux et tient fermement sa canne. Elle cherche la ceinture de sécurité avant de s'attacher avec difficulté. J'aurai pu l'aider mais je ne tente rien de peur de la mettre mal à l'aise. De toute évidence, la contempler est plus sympathique. Est-ce qu'elle sait à quel point elle est jolie? Ses cheveux bruns ondulent sur ses fines épaules. Malheureusement, son pull-jean gâche ses belles formes.

- Bonnie? l'interpellé-je.

Bon sang! Je ne sais même pas ce que je veux dire!

Elle a un petit sursaut, elle ne m'a donc pas remarqué. J'aurai vraiment dû me taire!

- Je... Euh...

Et je passe pour un débile en plus de cela.

- Je... pourquoi tu mets des lunettes?

Question idiote! Je ne sais même pas si c'est malpoli.

- Pour l'esthétique et pour la protection.

Je suis étonné qu'elle me réponde. Elle n'a pas trop l'air timide, autre qualité qui fera succomber mon pauvre cœur infidèle.

- Tu... tu n'as pas trop chaud?

Bonnie fait non de la tête. Pour éviter de la brusquer encore plus, je mets fin à la conversation. C'est la première fois que je ne contrôle pas mes émotions, c'est tellement déstabilisant. Heureusement que Meghan n'est pas là, elle aurait fait une crise. Je ne la connais que depuis seulement quelques heures et je ne cesse de m'inquiéter que ce soit pour sa santé ou sur ses fréquentations. Pour elle.

- Si tu veux, je pourrai t'aider à mettre ta ceinture.

Je n'arrive pas à croire que c'est moi, Arthur Smith, qui ait proposé ça. Ses lunettes noires sont rivées dans ma direction. C'est effrayant.

- Je suis tombée sur un con en plus.

Sa réplique me fait mal.

- Tu te moques de moi, Arthur?

Pourquoi a-t-elle prononcé mon nom? Mon cœur s'est fendu en deux.

- Quoi? Bien sur que non Bonnie.

J'espère lui faire le même effet. Elle n'a pas compris que je voulais l'aider, je n'avais rien de moqueur.

- Je suis désolé que tu l'ais mal pris. Tu me faisais de la peine tout à l'heure, je te propose juste mon aide.

J'espère que ça suffira.

- Je n'ai pas besoin de ta sale pitié. Je sais me débrouiller seule.

Je suis sans voix. Elle ne comprend donc pas? Le bus s'arrête à ce moment là.

- Je m'exprime mal, désolé.

Je ne pense pas qu'elle m'ait écouté, elle s'est déjà sauvée. Je suis tellement nul! 

Je souffre du début à la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant