Je me lève maladroitement et essaie de sortir comme je peux.
- Tu es mauvaise joueuse, Zombie.
OK. Je me tourne, m'approche dangereusement de cette pouffe et lui flanque une gifle trop forte. Sa joue est drôlement rappeuse. Pendant un instant, je me mets à penser que ce n'est pas elle.
- Non, ce n'est pas de naissance! Oui, il m'est arrivé quelque chose de grave! Non, je ne dirais rien, car c'est ma vie privée! T'es contente?
Je crie puisqu'elle m'énerve. Suis-je obligée de raconter ma vie à tout bout de champ?
- Allez, viens Bonnie. On sort.
Jessie me prend par le bras et m'entraîne hors de cette chambre de l'horreur.
- J'ai giflé qui, Jess? Sa joue était spéciale sous ma main.
Elle rit, gênée.
- Arthur.
C'était trop beau pour être vrai. J'ai tellement honte... J'aurai dû calmer mes pulsions.
- J'irai me faire pardonner.
- Je pense que Meghan a compris le message. C'est elle qui a eu le plus mal lors de la gifle. Elle doit être autant déboussolée qu'Arthur. Elle ne mérite pas ton pardon, celle-là.
Elle a raison.
- Fichu jeu... ralé-je.
- C'est toujours comme ça dans les jeux de fêtes.
Nous retournons dans la cuisine prendre un verre de Fanta. Nous restons quelques minutes accoudées au bar à parler. Enfin, elle.
- Emmène-moi à la chambre, il faut que je m'excuse.
- Oui, si tu veux.
Lorsque nous atteignons les dernières marches des escaliers, nous nous dirigeons vers sa chambre.
- Je reste ici au moindre problème.
- D'accord.
Je toque à la porte puis finis par entrer sans être invitée. Seul le silence m'accueille.
– Arthur?
Rien.
Je tente une seconde fois.
– Arthur?
- Oui.
C'est sa voix.
- Où es-tu ?
- Sur mon lit, répondit-il.
- Peux-tu m'aider, s'il te plaît? Je n'ai pas pris Amel.
C'est naturel. Je me demande comment je fais pour ne pas être gênée. Il se lève et prend ma main. Mon cœur commence à battre la chamade. Il m'a toujours fait peur, ça doit être une passion innée chez lui. Sa main est tellement douce, chaude que je regrette qu'il lâche la mienne pour s'installer sur le rebord du lit. Je fais de même.
- Merci.
- C'est normal. Pourquoi veux-tu me parler?
C'est pourtant évident, je ne viens pas ici pour dormir. Mais je dis à la place :
- Pour m'excuser de tout à l'heure. Je ne savais pas que c'était toi.
- Ce n'est pas grave. Je pense qu'elle a compris maintenant, dit-il, pince sans-rire.
Je hoche la tête.
- Qui est Amel, sans indiscrétion?
- Ma canne de locomotion.
- Oh!
Je m'étonne de ma facilité à lui parler. Mais c'est certainement dû à sa voix encourageante et rassurante.
- De toute façon, elle m'a largué, reprend-il.
Quel est le rapport?
- D'accord. Vous étiez un beau couple.
Je ne pense aucun mot de ce que je raconte, c'est juste pour avoir l'air d'être compatissante. Pour moi, c'était un couple superficiel.
- Je suis sortie avec elle pendant un an.
- D'accord.
Je dois dire quoi?
- Au début, je l'aimais bien, mais après...
Il se lassait de sa copine. Quand on aime, on ne se lasse pas.
- Es-tu soulagé?
- Oui.
Son honnêteté me surprend. Habituellement, les gens me font passer avant eux sauf Arthur. Il est à l'aise. On se ressemble sur certains points.
- Et je m'excuse encore une fois du comportement de Meghan.
- Ce n'est rien.
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Je souffre du début à la fin
RomanceBonnie Young est aveugle mais elle se retrouve obligée de vivre chez son oncle dont elle n'a aucun souvenir ! Elle rencontre de nouvelles personnes notamment ses cousins mais également Arthur Smith qui veut la connaître et l'aimer.