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“Plus de peur que de mal„
-Jean Lemaire
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Il fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre, Diana ne pouvait pas se cacher éternellement.
Elle avait enfin mis les pieds à l'université.
Elle avait cette sensation de déjà-vu, que ces gens, les mêmes gens, toujours, la regardaient bizarrement, la dévisageaient et pestaient dès que cette dernière passait près d'eux.
Cette journée était extrêmement longue pour elle, malgré le fait qu'elle avait eu qu'une demi-journée de cours, le poids de tous ces regards envers elle pesait encore plus que ses études.
Vers midi, Diana ne perdit pas de temps pour pénétrer son département dans le but de justifier ses absences et d'éviter de se faire exclure.
C'est vrai que l'université est plus libre que le lycée ou alors le collège, mais quand ça parle d'absence, ce n'est plus la même chose.
Trois absences dans un cours ou un TD obligatoire et la personne est exclue du module.
Heureusement pour Diana, elle avait eu de la chance, la seule occasion pour elle de s'en sortir depuis toute la polémique.
La tante d'Amélia était médecin et c'est avec quelques supplices que cette dernière a réussi à avoir un justificatif d'absence médical.
Alors, pour cette fois-ci, elle n'allait pas être exclue.
Diana ne voulait pas tarder, toutes ces paires d'yeux qui se posaient sur elle la mettaient déjà très mal à l'aise, rester encore ici allait juste la mettre mal.
Elle sortit de l'établissement, se dirigeant cette fois-ci vers chez elle.
C'est vrai, cela fait presque deux semaines qu'elle était chez Amélia et même ses parents ont commencé à trouver cela suspect et lui ont demandé de rentrer et c'est ce qu'elle fait actuellement.
Elle s'attendait à voir Évelin dans les parages, mais pas du tout, et puis, même si ça aurait été le cas, Diana doutait fortement que cette dernière lui reparle un jour.
Enfin devant chez elle, elle prit son courage à deux mains et rentra à l'intérieur.
Ses parents n'étaient pas là comme à leurs habitudes à cette heure-ci, seul son frère s'y trouvait.
Diana le salua brièvement avant de pénétrer dans sa chambre, s'affalant sans ciller sur son lit.
Mais au lieu que son corps rencontre le doux confort de son matelas, il s'entrechoque violemment contre le sol.
Diana se releva vivement en balayant la pièce du regard et c'est là qu'elle réalisa que son lit n'était plus présent.
Alors rapidement, elle interpella son frère qui vient peu après en soupirant, agacé de cette dernière qui l'avait interrompu pendant sa partie de jeu vidéo.
_Mon lit, où il est ?!
_ Papa et maman l'ont confisqué.
_ con-quoi ?
_ oui parce que t'as fait une bêtise.
_ et je peux savoir laquelle ???
Il hausse les épaules et retourne jouer tandis que Diana sentit l'angoisse monter en elle.
_ je suis foutue, se dit-elle à elle-même.
Le truc, c'est qu'elle ne savait même plus quelle connerie ses parents sont-ils au courant.
Est-ce sa vengeance envers Kaiser ou alors le faux nude qui tourne d'elle, peut-être au fait qu'elle s'est affichée sur internet ?
Elle n'en savait rien, mais dans tous les cas, elle avait la certitude qu'elle va passer un mauvais quart d'heure.
Le moment fatidique arriva pour le grand désarroi de Diana.
Sa mère était la première à rentrer et dès que cette dernière pénétra l'habitacle l'atmosphère se fut plus glaciale.
La jeune femme décida de s'assumer et de faire face à sa génitrice, qui venait tout juste de s'affaler sur le canapé.
_ bonsoir maman, elle ose dire.
Sa mère la regarda d'un demi œil avant de souffler.
_ je ne sais plus quoi faire avec toi.
_ Qu'est-ce qu'il y a ?
_ tu oses me demander ce qui se passe, quand tu passes tout ton temps à faire des bêtises sur internet ?
_ c'était légitime.
_ de quelle légitimité tu parles, heureusement que le ridicule ne tue pas parce que sinon tu ne serais plus de ce monde depuis bien longtemps.
_ Maman, tu sais pourquoi j'ai fait ça.
Cette dernière se massa les tempes, n'ayant plus la patience de supporter les dires de sa fille.
_ Et alors, ce n'est pas une raison, on en a parlé tout ensemble avec ton père, on t'a aidé à passer à autre chose, pourquoi alors ! Pourquoi tu t'obstines toujours à aller à l'encontre de nos ordres, c'est clair, non ?
_ ce n'est pas juste ! Pourquoi lui a le droit de vivre une vie de rêve quand on sait que c'est la plus grosse pourriture que la terre ait jamais connue !
_ car le monde est fait ainsi et tu ne vas rien pourvoir changé, le monde est gouverné par des pourritures, alors oui, ce sont eux et surtout eux qui vivront mieux que tout le monde, mais à quel prix Diana ? à quel prix !
_Je ne regrette pas ce que j'ai fait et si je pouvais continuer, je le ferais et c'est ce que je vais faire.
Diana n'attendit pas la réponse de sa mère, qu'elle s'enferme dans sa chambre.
Elle savait maintenant que ses parents n'étaient au courant que de la vengeance et non pas du reste, et à vrai dire, c'est très bien comme ça.
Ils connaissaient la raison de tout cet acharnement, mais ne cautionnaient pas sa manière de faire.
Et surtout, en voyant le résultat, leur fille se faisant lyncher de tous les côtés, ils avaient peur de sa sécurité, car ils savaient très bien que certains humains n'avaient aucune limite, même pour une histoire qui ne les concerne même pas.
