Chapitre 17

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« Peu de personnes peuvent se vanter d'avoir observé de leurs propres yeux la rivière du Destin.

Les légendes racontent qu'elle est à l'origine de toute vie sur le continent, prenant sa source au sommet de la chaîne d'Anahateb avant de s'abreuver d'autres ruisseaux et de se perdre dans les méandres de la forêt Source, et au cœur de cette dernière, là où tout commença, le lac Blanc se forma.

Les secrets autour de ce lieu bien gardés des elfes ont animé pendant des dizaines et des dizaines de siècles les mythes sur le vieux continent. La rivière serait aussi pure et naturelle que les saphirs des mines d'Urundïn, et les arbres bordant le lac aussi grands que des montagnes. Il n'était pas rare non plus d'entendre que le fleuve émanait directement de la voute céleste, et que quiconque s'en abreuvait rallongeait considérablement la durée de ses jours, prodiguant une vie presque immortelle.

Légende ou réalité ? Seuls les elfes peuvent encore l'affirmer, mais leur volonté de ne pas se mélanger au reste du continent laisser penser que nous ne le saurons peut-être jamais. Il est difficile d'accepter que le berceau d'Avalar repose entre les mains de ces êtres dont on ignore presque tout, alors que les tentatives de la Force Noire pour s'emparer de ce lieu ne cessent de se montrer de plus en plus persistantes... Comment sont-ils parvenus à le protéger durant tout ce temps ? Et comment peut-on s'assurer qu'il restera immaculé de cette force obscure qui pourrait détruire le continent ? »

Écrit brûlé de Nox recensé dans la bibliothèque d'Oulan Cor

La nuit était bien avancée lorsque Saral arriva le long du canal et, perdu dans ses pensées, il ne remarqua qu'au dernier l'homme qui lui barrait la ruelle. Ce dernier revêtait une longue capuche qui dissimulait l'entièreté de son visage.

— Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous ? lança-t-il méfiant.

L'inconnu s'avança d'un pas.

— N'approchez pas !

— Tu es quelqu'un de bien trop facile à trouver, Saral Smilodon, répondit-il alors qu'il semblait totalement ignorer son injonction.

— Vous... Vous connaissez mon nom ?

— Comme à peu près la moitié de la ville à l'heure qu'il est.

— Que voulez-vous dire ? Si vous cherchez de l'argent, vous pouvez passer votre chemin. Je n'ai rien à vous donner.

— Hahaha ! Tu es bien simple si tu penses que je suis là pour tes schlens. Est-ce que je ressemble à l'un de ces bandits de seconde main ?

— Peut-être que non, mais j'ai appris qu'il ne faut jamais se fier aux apparences.

— C'est un bon début.

D'un geste contrôlé, l'inconnu ôta sa capuche. La clarté des lunes vint se refléter sur ses cheveux d'argent et dévoila une peau légèrement foncée des hommes de l'Est. Il possédait une barbe naissante qui couvrait en partie une large cicatrice dans son coup, mais au-delà de tout ça, une chose étrange attira l'attention de Saral. Au fond de son iris rayonnait une lueur dorée d'une intensité sans égale, presque surnaturelle.

— Vous n'avez pas répondu à ma question, reprit-il intrigué. Qui êtes-vous ?

— Je me prénomme Eorten, Eorten Valantis, et je suis ici pour te proposer mon aide.

— C'est gentil, mais je n'ai besoin de l'aide de personne, réagit-il instinctivement.

— Tu cours un grave danger, Saral. La milice est à ta recherche, et ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'il ne mette la main sur toi. Tu dois quitter la ville.

Avalar - Tome 1 - Le peuple ancienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant