Chapitre 25

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« Il est de notoriété publique que la civilisation drahär ne possède pas de déva secondaire au contraire d'autres races. Leur créateur se nomme Lashnak et lui seul serait à l'origine de ce peuple assoiffé de pouvoir. Les drahärs disposent d'une perception fort différente de la nôtre en ce qui concerne ces créatures célestes. Ils ne croient pas que Lashnak les surveille et guide leurs faits et gestes. Pourtant, une fois leur souffle disparu, ils pensent que tous doivent subir le jugement dernier et témoigner de leurs actes envers le déva. Ce procès divin déciderait de leur avenir dans le monde des esprits, si c'est bien comme cela qu'ils nomment l'au-delà ?

Toute leur vie est dirigée vers ce moment déterminant, et le plus surprenant est probablement le rituel de la nuit rouge. J'ai eu l'opportunité d'y assister dans un village de la chaîne d'Anahateb. Ils accrochent un bharal sur un autel pour que chaque enfant en âge de devenir adulte lui assène un coup de masse et démontre son courage envers le déva. Le pauvre animal décède dans d'atroces souffrances après s'être vidé de son sang tandis que l'on festoie ce passage à grande gorgée d'hydromel.

Ces pratiques ont tendance à se perdre dans les métropoles mais demeurent encore bien ancrées dans les villages. J'ai du mal à croire qu'un déva originel puisse approuver ce genre d'action, et je me demande si elle ne résulte pas de la volonté des anciens rois à endurcir leur peuple pour les guerres à venir. »

Tout ce qu'il faut savoir sur les drahärs par Isadiël, volume 4.


« Tomber sur le champ de bataille est le plus grand des honneurs chez un drahär, surtout lorsqu'il s'agit de défendre sa nation de l'envahisseur. Pour cette raison, ils ne craignent pas vraiment les monstres peuplant les Terres Sauvages. Un drahär déchu au combat gagne le droit de parcourir éternellement le champ des Héros au côté de Lashnak. »

Tout ce qu'il faut savoir sur les drahärs par Isadiël, volume 2.

« Les drahärs sont certes un peu rustres à force de vivre dans leurs grottes, mais ils n'en restent pas moins de très bons compagnons lorsqu'il s'agit de festoyer »

Visiteur de passage à Dunardol.


Dans la salle à manger se tenait Eorten, Khädan Garad, ainsi que ses deux fils. Eorten repassait un bandage autour de sa côte.

Une quantité impressionnante de nourriture reposaient au beau milieu de la pièce. Des plats dont Saral n'aurait su dire ce qu'ils contenaient mais une chose était certaine, ils avaient l'air bien plus appétissants que sur le navire de Kaz.

— J'espère que vous avez bien dormi, avança leur hôte en les invitant à prendre place. Je vous présente Dürkan et Törkal, mes fils.

— Ravi de faire votre connaissance, engagea Elina.

Les frères interrompirent leur repas pour s'incliner avec respect. Ils avaient tous deux les mêmes traits que leur père et revêtaient une légère cotte de mailles sur laquelle se déposait une armure flamboyante. Dans leur dos, une masse et une pioche se croisaient derrière un bouclier rond.

Sur le moment, Saral ne parvint pas à discerner qui d'eux ou du baroudeur l'impressionnait le plus. Dürkan semblait le plus jeune. Sa chevelure rasée sur les côtés descendait le long de sa nuque pour former une natte brune et épaisse, alors que Törkal quant à lui arborait une tignasse courte et une longue barbe séparée en deux. Leur visage n'en demeurait pas moins tout aussi blanc que les autres drahärs.

Ils l'observèrent avec insistance, puis Dürkan marmonna quelques mots en nadrak et fronça les sourcils.

— Et pourtant, il est notre invité ! répondit fermement Khädan en se levant.

Avalar - Tome 1 - Le peuple ancienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant