CHAPITRE 03

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Décidément, cette mission s'annonce remplie de surprise. À commencer par cet ange beaucoup trop sympathique avec quelqu'un de mon espèce. Ce n'est pas très habituel. Par soucis de subtilité aux yeux des autres humains qui nous entourent, je lui serre la main avec une attitude que je veux neutre. Peut-être bien d'une façon un peu plus forte que je n'aurais voulu si je me fie au rictus qui vient d'apparaître sur son visage.

Katsuki :
Et moi Katsuki, enchanté.

Hochant la tête, il s'installe maintenant pour suivre le cours. Ou du moins il en à l'air. Personnellement je n'en donne que l'impression. L'architecture ce n'est pas franchement ma tasse de thé. Je ne veux simplement pas me faire interpeller par la prof et attirer l'attention pour le moment. Lors de mes missions je préfère toujours prendre un moment pour observer plus longuement les gens qui m'entourent et faire un tri final parmi ceux qui seraient le plus propice à être perverti. Et comme ce serait le cas cette fois, la plupart du temps ça se fait lors de la première soirée de l'année où tout le monde apprend encore à se connaître. Souvent ils finissent par laisser entrevoir une brèche dont je pourrais profiter en temps et en heure. Je me concentrerais sur l'ange un peu plus tard. Il va falloir que j'évalue s'il sera une menace pour mon travail ou non.

. . .

La journée est passée rapidement, bien plus que je ne le pensais. Je n'ai pas revu le fameux Izuku après le premier cours. Il n'y avait donc rien d'intéressant à signaler, des cours plus ou moins intéressants, des élèves quelconques qui ont envie, ou pas du tout d'ailleurs, d'être ici. Certains semblent bien motivés et attentifs à tout ce que les enseignants peuvent bien avoir à dire. Je les éviterais donc, je n'ai pas spécialement envie de m'épuiser lors de cette mission. Et puis je ne doute pas qu'il y en aura assez pour me satisfaire dans mon objectif. Et peut-être d'une autre manière, qui sait? Il n'est pas rare que je me laisse tenter par le meilleur des péchés : la luxure. Il faut dire que c'est un interdit particulièrement plaisant. Il est évidemment celui que j'aime utiliser le plus, souvent accompagné par l'excès. Les humains ont, malheureusement pour eux, une bien faible tolérance à tout genre d'inhibiteurs. Un grand avantage pour les rapatriements, je dois l'avouer.

La sonnerie qui annonce la fin du dernier cours de la journée sonne. Enfin, je vais pouvoir aller me poser un peu. L'idée de finir si tard aussi. J'sais pas qui a eu l'idée de me foutre un horaire de soir mais franchement c'est à revoir. Le seul avantage c'est que j'vais pouvoir pioncer le matin, si l'envie me prend. Je vais essayer d'en profiter pour me reposer bien que je sois en mission je crois. Je me dirige donc vers la sortie du bâtiment, mais je m'arrête directement une fois dehors.

Devant moi, assis sur la rambarde se tient l'être angélique, ces ailes cette fois bien ouvertes dans son dos. Je me demande ce qu'il peut bien faire là. En règle générale, lorsqu'un rapatrieur et un guérisseur se retrouvent au même endroit, ils s'évitent comme la peste. Inévitablement l'un affecterait le travail de l'autre. De même que ça les empêchait de voir si l'un réussissait et l'autre non, gardant leur compétence la plus secrète possible, préférant agir dans l'ombre de l'autre. Cependant celui-là semblait attendre. Et plus précisément, m'attendre moi, vue sa tronche quand il m'aperçoit. Il se met debout et me fait signe de le suivre sur le côté du bâtiment, loin des yeux indiscrets. Qu'est-ce qu'il me veut encore? Je le suis en silence. J'avoue que ma curiosité l'emporte. Il s'adosse contre le mur, me fixant. Impossible de dire ce que cet ange s'apprêtait à faire.

Izuku :
Est-ce qu'on peut discuter?

Katsuki :
Qu'est-ce que tu peux bien me vouloir, à moi?

Izuku :
Je suis du genre franc jeux dans la vie. Je préfère jouer carte sur table, on m'a envoyé ici précisément parce que ta présence nous avait été signalée. Et non, aucune idée du comment avant que tu ne l'demandes.

Pardon? C'est sûr que c'est une blague. Même après toutes ces années, on me teste encore. Ça va durer encore longtemps? Ça me casse les couilles, sérieux. L'autre va m'entendre quand j'aurais fini se rapatriement. S'il doute encore tant de moi, il n'a qu'a pas m'envoyer en rapatriement aussi souvent merde. Je dois être un de ses meilleurs éléments en plus de ça, si c'est pas du culot. Il va devoir oublier l'époque d'Eijiro une bonne fois pour toute, sinon il va bien pouvoir aller se faire voir ailleurs. Hors de moi, je ne peux m'empêcher d'envoyer mon poing contre le mur, un peu trop prêt de son visage, mais il ne sourcille même pas. Ah ouais? C'est ce genre-là, donc. Je reste là, face à lui.

Katsuki mécontent :
T'es donc ici pour me pourrir la vie, c'est ça?

Izuku haussant les épaules :
Officiellement, oui. Officieusement, je me doute bien que c'est un coup monté et je déteste me faire prendre pour un imbécile. Et j'aimerais bien comprendre pourquoi tu es si spécial au point ou les dirigeants voulaient tant te mettre des bâtons dans les roues.

Katsuki :
Ça veut dire quoi ça?

Izuku :
Tu m'intrigues, malgré moi. Tu dégage quelque chose de différent des autres rapatrieurs.

Évidemment que je suis différent mais ça il ne peut pas le savoir. Il semble dégager quelque chose de spécial lui aussi...

Katsuki :
Je croyais que la curiosité et l'intérêt ne faisaient pas partie de vos valeurs à la con?

Izuku approuvant :
En effet. Y'a des exceptions à la règle, après tout. Ça ne m'a jamais empêché d'effectuer mon travail alors ils ne peuvent pas dire grand-chose. Ce n'est pas non plus dans nos interdits directement.

Eh bien, peut-être que finalement cette mission allait être intéressante. Je l'observe un moment, le détaillant plus qu'à notre rencontre ce matin. Il a un visage doux parsemé d'une galaxie de petits grains de beauté sur les joues, une mâchoire légèrement carrée et un regard d'émeraude tout simplement magnifique je dois l'avouer. Je remarque seulement maintenant ces cheveux que je croyais noir au départ sont en fait d'un vert forêt très foncée, qui s'éclaircie lorsque le soleil se reflète dessus. On peut dire qu'il est parfaitement agencé. Et honnêtement, à tomber. S'il avait été un humain je l'aurais pervertie avec le plus grand des plaisirs, plus d'une fois d'ailleurs. Et si... Je rapproche un peu mon visage du sien, dans le but de le déstabiliser.

Katsuki arrogant :
Oh vos fameux interdits, c'est que des conneries.

Izuku :
Tu crois?

Katsuki :
J'en suis même sûr. Vous passez à côté de nombreux plaisirs qui en valent la peine si tu veux mon avis.

Izuku :
Ce n'est pas le but des guérisseurs après tout. C'est superflu.

Katsuki :
Peut-être, mais tu pourrais être surpris de tout ce que ces fameux interdits peuvent t'apporter. Et je ne te parle pas de négatif bien sûr.

Izuku :
Peut-être. Peut-être le saurais-je dans une autre vie.

Katsuki glissant sa main sur la hanche d'Izuku :
Et si tu le découvrais maintenant? Laisse-moi te montrer ce que tu manques en te privant de vivre.

Izuku souriant narquoisement :
Tu sais quoi? Vas-y. Je te laisse un mois pour me montrer ce dont tu parles monsieur le diablotin.

Katsuki :
Marché conclu, dans un mois tu ne voudras plus remettre les pieds là-haut.

Izuku :
Et si tu n'as pas réussi après ce temps, tu repars d'où tu viens, sans âme, compris?

Il ne sait décidément pas à qui il a affaire. Je suis probablement celui qui connais le mieux les points faibles des guérisseurs. Il va perdre, c'est certain. Ce serait deux semaines des plus plaisantes, aucun doute là-dessus.

Perversion 〈Katsuki × Izuku〉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant