Perversion 〈Katsuki × Izuku〉

ＣＨＡＰＩＴＲＥ ０４

J'ouvre les yeux avant mon réveil, comme toujours. Je prends donc le temps de me réveiller dans le silence paisible de l'appartement que j'occupe pour la durée de mon rapatriement. Il faut dire qu'en enfer c'est rarement sans un bruit. Autant en profiter quand je serai de sortie. J'attends donc jusqu'à ce que mon alarme se décide à sonner et me motive enfin à sortir du lit. Fini la paresse ce matin.

Je dois commencer à me préparer pour rejoindre Izuku au café près de l'université avant les cours. On s'est donné rendez-vous pour discuter des conditions de notre accord passé la veille. Il faut dire qu'il a coupé court rapidement hier, sûrement dans le doute de sa propre décision. En fait, je dois dire que ça m'a grandement surpris qu'il réponde par la positive. Il dégage en effet quelque chose de différent des autres anges. Il semble avoir une nature un peu plus rebelle. Ça me rappelle... Moi.

Je chasse vite cette idée de ma tête et fille sous la douche pour me remettre les idées en place. Je ressors rapidement, les idées plus claires. Essuyant l'eau qui ruisselle encore dans mes cheveux à l'aide d'une serviette, je me rends dans la chambre pour m'habiller rapidement et simplement. Un simple jogging gris et un t-shirt blanc feront amplement l'affaire pour une simple rencontre de se genre là. Du moins pour le moment. Éventuellement je ferais plus d'efforts dans mes habillements, question de le taquiner un max. Je me demande un instant si je prends le temps de manger ici ou si j'attends d'arriver au café ou je dois rejoindre le vert.

Katsuki :
Oh et puis merde. J'dois m'y rendre de toute façon.

Tant qu'à être là-bas je vais en profiter pour commander quelque chose. La flemme l'emporte pour aujourd'hui. Je me retrouve donc vite fait en bas de l'immeuble, près à marcher un petit moment pour rejoindre le point de rencontre. Je n'étais encore jamais été à cet endroit lors de mes missions mais je l'avais remarqué la veille en marchant vers l'université justement. De l'extérieur, ça semblait un petit café de quartier classique, accueillant et tranquille. Et la tranquillité est pile ce dont l'on avait besoin vue la discussion qui s'annonçait. Bien des excuses pourraient être inventées au besoin s'il y avait des oreilles indiscrètes, mais si je peux l'éviter, je préfère. L'emplacement serait donc parfait. J'y arrive rapidement. Au menu, rien de bien original alors je commande simplement le sandwich du jour et 2 cafés avant d'aller m'installer à une banquette légèrement en retrait. Comme ça, l'autre angelot m'fera pas patienter plus longtemps.

Parlant de lui, il arrive à l'heure convenu et me repère rapidement. Il me rejoint donc sans prendre le temps de passer au comptoir. S'installant rapidement, son souffle semble court et ses joues son rosis.

Katsuki :
Tu vas me claquer entre les mains ou quoi?

Izuku :
Je ne voulais pas être en retard. T'es là depuis longtemps? T'en es déjà à ton deuxième café?

Katsuki :
Quoi? Nah j'en ai pris un pour toi au lieu d'attendre après toi quand tu s'rais là.

Izuku incertain :
Euh... Merci.

Non mais sens toi pas obligé de dire merci surtout.

Katsuki :
T'inquiète j'ai rien mit dedans tu vas pouvoir le faire comme tu veux hein.

Izuku :
C'est pas ça...

C'est bien la première fois que je le vois avec une tronche aussi peu sûr de lui. Ah bah merde... Ne me dites quand même pas que...

Katsuki taquin :
Dis-moi, Izuku, t'as déjà bu du café quand même?

Izuku :
En fait... Non. C'est considéré comme un addictif chez nous.

Katsuki :
Bordel, vraiment c'est d'un ridicule. Alors on va commencer ça avec un café faut croire. J'en boit que sur terre et j'me porte très bien tu sauras. Qu'est-ce qui faut pas entendre sérieux. On peut très bien en consommer pour le goût. Beaucoup considèrent même cela comme un art dans certains pays. T'a qu'à voir l'Italie, devenir barista là-bas c'est pas donner au premier v'nue. C'est des années de pratique.

Izuku :
J'imagine que vu comme ça...

Sans prévenir, il prend rapidement le gobelet devant lui et prend une gorgée. Je dois me retenir de rire devant son visage complètement dégoûté. J'aurais peut-être dû lui préciser qu'un café noir c'est pas nécessairement pour tout le monde. Bon et bien une chose de faite, j'imagine. J'pensais pas devoir commencer par un truc si simple en fait... On n'est pas sorti d'nos peines faut croire. Il n'est clairement pas prêt pour la première étape de sa perversion.

Izuku reposant le café avec dégoût :
Bordel... J'avoue que là j'ai du mal à te croire. C'était mauvais.

Katsuki :
J'ai peut-être oublié de te préciser que tu aurais mieux fait de mettre au minimum de la crème ou du sucre. Même moi j'le prend pas noir.

Izuku se levant :
Ouais bah, ça ira à une prochaine fois. J'vais me contenter d'eau aujourd'hui. J'reviens.

Bon j'me retrouve quand même à l'attendre mais cette tête en aura valu la peine. Pour cette fois, ça passe. Il revient vite au moins, appréciant sans nul doute son eau plate.

Katsuki :
Alors, tu veux poser des conditions à notre accord?

Izuku :
Ouais, ça me semblait important d'imposer une certaine limite dans cette situation incongrue.

Katsuki :
Pour être incongrue, c'est le cas de le dire. T'as déjà des trucs en tête j'imagine?

Izuku :
Mhm, je ne veux pas que les humains soient, d'une façon ou d'une autre, inclus dans ton processus. J'dis pas de les éviter mais juste de ne pas en tenir compte particulièrement. Si en plus tu en pervertis pendant que je ne porte pas attention à ça, c'est pas du jeux.

Katsuki :
Ouais t'inquiète, ce serait bien moins plaisant si ce serait le cas. Si jamais une situation en inclut, on en rediscutera, ça te va?

Izuku :
Ça me semble juste. La deuxième chose, j'aimerais... Non, j'insiste sur le fait que si je te dis non, c'est non.

Katsuki contrarié :
Non? Le but n'est-il pas de te convaincre d'essayer de te faire vivre ses interdits? À la moindre chose tu vas m'dire non et puis basta? Je mettrais pas d'effort là-dedans dans ce cas t'sais.

Izuku :
Nah mais t'inquiète. Je te dirais pas non directement. J'ai belle et bien l'intention de te laisser faire mais j'ai une limite aussi. J'la connais pas encore c'est sûr, mais je suis prêt à essayer. Je serais pas là autrement.

Katsuki :
Mouais, j'te laisse le bénéfice du doute. T'as d'autres demandes du coup? Sinon, j'ai la dernière. Chacun peut arrêter quand il le veut. Si j'ai l'impression que tu embarques pas réellement j'ai pas envie de perdre mon temps. Si ça arrive on reprendra notre taf ou il devrait être, ça t'vas?

Izuku :
Ouais on fait comme ça. Ça me fait une porte de sortie si t'est un rapatrieur encore plus timbré qu'on vous prétend.

Katsuki :
Probablement pire, mais tu le découvriras bien assez tôt. On commence ce soir après les cours?

Il approuve. Je lui donne donc rendez-vous au bar régulièrement occupé par les étudiants du campus. L'ambiance y est généralement assez entraînante sans être particulièrement désagréable. J'ai côtoyé cet endroit plusieurs fois et ce serait parfait pour ce pauvre petit ange, complètement inconscient.