ÉTÉ 2017
Comme dit précédemment, l'été va marquer notre lune de miel, cette période ensoleillée et charmante, marquée par les nouveaux repères qui vont devenir les miens et associée aux fruits de mon émancipation dans cette nouvelle région ainsi que dans cet appartement charmant aux teintes modernes qui est le sien.
C'est interpellant, ce phénomène propre à l'amour que peuvent partager deux êtres, cette sensation qui, au risque de paraître un peu cliché, vous fait vous sentir comme sur un nuage sur lequel vous vous sentez bien, tel un havre de paix, de sérénité et d'épanouissement dans lequel vous souhaiteriez être résident jusqu'à la fin de votre vie. À cet instant-là, c'est comme si le monde autour de nous n'existait plus lorsque nous entrons dans notre petite bulle.
Nous passons des moments à nous découvrir, qu'il s'agit de ce qui nous fait vibrer personnellement comme nos passions et nos loisirs. De mon côté, c'est la musique, l'art, les voyages... Enfin, beaucoup de choses, parfois trop de choses même. Du sien, c'est plutôt le travail, la spiritualité, les relations sociales dont ses amis et surtout, sa famille qui, je le découvrirais assez vite, passe en tout premier plan. Nous sommes très différents et malgré ça, nous nous trouvons des intérêts communs : nous passons de très bons moments sous le ton de la rigolade alors que nous découvrons notre quotidien mutuel, avons de petites escapades, allons sur nos lieux de travail respectifs, rencontrons des collègues et certains amis.
Pour ma part, il est vrai que je suis un peu discret quant aux amis que je présente, car, je ne peux nier que je me détache petit à petit d'un cercle qui a longtemps été le plus proche de moi et qui, je dois bien l'avouer, n'est pas le plus politiquement correct. En effet, ceux à qui je pense font partie d'un monde plus festif, ils aiment boire et déconner, riant même parfois lourdement, faisant des blagues sans mettre de filtres en partant du principe qu'on peut rire de tout, puis ils ne crachent pas sur un pétard quand il ne s'agit pas d'une ligne de farine. Je leur ai toujours trouvé une authenticité qui m'a toujours plu, un côté « on aime ou l'on n'aime pas, mais dans les deux cas, ils s'en foutent » et puis, malgré que je sois polyvalent, si pas ambivalent par moment, c'est bien un monde dont je faisais partie et dans lequel, j'avais ma place.
Cette dernière phrase est au passé, car il est vrai, avec ma toute nouvelle discipline personnelle et mon envie de revenir d'une certaine manière sur le droit chemin, j'ai commencé à moins les fréquenter, un peu comme si je préférais ne pas tenter le diable et d'éviter de trop laisser parler l'animal qui sommeille en moi en y libérant mes instincts autodestructeurs. C'est ainsi que je m'efface un peu plus de cette troupe, non pas que je sois gêné d'eux, bien loin de là, mais très sincèrement, car j'ai parfois la crainte de succomber aux démons qui m'animaient il y a peu. Et puis, ne tournons pas autour du pot, le fait que Mademoiselle C. ne fasse pas du tout partie de ce monde-là a également un impact. À chaque fois que nous nous rencontrons avec la bande, elle observe cet attroupement curieux dont les mœurs la dépassent, les regarde avec de grands yeux dont elle ne peut s'empêcher de juger de manière détournée, du moins au début.
Nous passons ainsi, beaucoup de temps avec sa famille dont principalement ses parents, sa sœur et son compagnon qui viennent alors d'avoir un enfant et dont Mademoiselle C. en est la marraine. Il faut savoir que tout ce petit monde habite à moins de cinq kilomètres à la ronde, ce qui favorise les moments de convivialité dont ils sont plus que friands.
Nous nous découvrons un attrait commun à tous et qui n'est autre que celui du vin ; il faut dire que, son père possédant une cave de choix et de qualité, ceci favorise mon intérêt pour la chose. C'est d'ailleurs curieux, car, à leur manière, ils reproduisent exactement les mêmes codes que ceux de la troupe dont je vous ai parlé précédemment, enfin du moins pour ce qui est du côté liquide, mais avec cette touche plus soutenue dont ils font preuve, si vous me permettez une parenthèse hors-sujet.
Bref, à ce stade, nous passons des moments vraiment agréables. De plus, mon beau-frère provient de la même région que moi, il s'avère alors que nous avons certaines fréquentations en commun et puis, que nous avons plus ou moins le même passif de vie au niveau de notre sens de la fête. Je ne me rendais pas encore compte que doucement, tout ce petit monde à l'allure sainte, innocente et bienveillante faisait en réalité preuve d'un envahissement que je ne tarderai pas à qualifier d'indigeste pour ne pas dire toxique.
OCTOBRE 2017
Les mois passent, le voile se dissipe et les vrais visages commencent à se montrer sous leur vrai jour, d'un côté comme de l'autre. Moi, de mon côté, j'aime rire, ne pas me prendre au sérieux, parfois me laisser aller à l'ivresse, mais sans y voir, à ce moment-là, une quelconque échappatoire. Je dirai qu'en cet instant, il s'agit plutôt comme un instrument désinhibiteur qui accentue ma fibre sociale et mon côté clown, surtout avec mon beau-frère qui devient le Laurel du Hardy que je suis et vice versa. Elle, de son côté, à une humeur plus sérieuse et ne dérive que très rarement du contrôle qu'elle s'impose sur elle-même et accentuant dès lors, de premières différences entre nous. Et puis, sans rentrer dans trop de détails, nous avons des avis très opposés sur l'aspect philosophique et spirituel dont nous concevons les choses.
Je ne veux pas me jouer l'homme plein de perfection qui confie sempiternellement le mauvais rôle à autrui et se voulant l'innocent de toute malice, mais je me qualifierai comme quelqu'un d'ouvert à beaucoup de choses, ce compris les croyances. Toutefois, je ne cache pas à dire que je ne suis pas croyant, mais que ça ne m'empêche pas d'avoir ma propre philosophie de la vie et de la création, ce qui corrobore le fait que je ne suis pas le plus grand adepte des histoires de vies antérieures et de désensorcellement, surtout quand le prix de formations et de séminaires auxquels participe Mademoiselle C. se mesure en nombre à 4 chiffres. En entendant certaines déclarations me concernant et qui résonnent en moi de manière inepte, je ne peux m'empêcher d'apporter mon point de vue sur ce qui me semblait être, une arnaque pure et simple. Cette divergence d'opinions nous opposera jusqu'à la fin et creusera même une bonne partie de notre tombe puisque, l'un comme l'autre, nous n'accepterons jamais cette part qui nous est propre.
Pour revenir au mois d'octobre, une première dispute éclate à ce sujet et sera la première d'une longue série, amorçant alors petit à petit un processus assez pervers et pas si peu commun pour autant puisque, nous décidons d'ignorer les problèmes que nous avons au sein de nos conflits, de laisser chacun de nos petits abcès devenir des plaies de plus en plus béantes et de ne plus être capable de les panser à mesure que le temps passe.
C'est ainsi que rapidement, de vastes et nombreux sujets d'altercations vont faire leurs apparitions, en s'ajoutant à ce premier problème de fond qui m'est propre et qui n'est autre que d'avoir de nombreux engagements vis-à-vis de mon travail et de mes passions dont je ne sais mettre le holà. Mais très vite, je commence à ressentir un ras-le-bol à être constamment harassé par les réunions de sa famille dont je commence à vouloir m'évincer au profit de ma tranquillité, tant personnelle que sur le pan conjugal.
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À LA RECHERCHE DE CELUI QUE JE SERAI - TOME 1
Roman d'amourDans un récit au style introspectif, un jeune homme au milieu de la trentaine entreprend un voyage intérieur vers la découverte de lui-même et la recherche de sa raison d'être. À travers des confessions intimes, il explore la complexité de ses relat...