(BONUS) - Première tentative

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L'idée de la revoir m'obsédait et, mon couple naviguant en plein naufrage, il n'en fallut pas plus pour que des schémas adultérins fassent leurs apparitions. Bien que je savais dans quoi j'étais prêt à m'embarquer, je n'avais pourtant pas d'hésitations. Enfin, pas encore.

J'étais consumé par mon désir, cette bestialité qui nous était propre. Et puis, j'avais aussi cette frustration au sein de mon couple, celle de deux êtres déchirés et dépassés par leurs circonstances. Petit à petit, j'avais développé plusieurs sentiments nauséabonds envers Mademoiselle C, à commencer par une première répulsion de la personne qu'elle était.

Je pourrais faire un chapitre à part entière avec toutes nos disputes, note que ça pourrait être une idée pour la suite ! Mais pour dresser le tableau, nous arrivions petit à petit à la fin de ce que nos limites pouvaient tolérer tant la tension liée à ces épisodes de guerre y est palpable.

Je ne me sentais plus attiré par elle et pour dire, bien dégueulassement, c'est même à d'autres femmes que je pensais lorsque nous faisions l'amour. Je ne cache pas que je me posais des questions face à cette infidélité qui était déjà bien présente au vu de ce que j'échangeais avec Mademoiselle E.

au-delà de mes pulsions et de mes envies, je me suis également rendu compte que je ressentais quelque chose de pire encore que mon désir de me donner tout entier à mon ancienne maîtresse. Celui de commettre un acte de vengeance envers Mademoiselle C.

Cette dernière m'annonça qu'elle était censée partir pour quelques jours à l'occasion d'un séminaire de travail. C'est alors immédiatement que je mis en place un dessein machiavélique.

Mon plan était tout huilé, j'irai retrouver Mademoiselle E. aux alentours de 23 h et je passerai la nuit avec elle avant de repartir le lendemain, le tout, sans laisser aucun soupçon derrière moi. Mais rien ne se passa vraiment comme je l'avais imaginé.

Tout d'abord, car, Mademoiselle C. se sentit le besoin de me téléphoner le soir même alors que nous avions convenus de nous laisser un peu de distance. Comme d'un fait exprès, elle se mit à échanger avec moi d'une manière très douce, ce qui n'était plus arrivé depuis des semaines. C'est là que les remords et les interrogations ont commencé à faire leur entrée, lorsque celle-ci me dit que la solution à nos problèmes est peut-être liée au fait de prendre de la distance de manière plus récurrente.

Même si je savais pertinemment bien que la distance était un autre mirage dans notre tempête, je dois avouer que j'avais toujours eu la volonté que notre couple fonctionne. Je ne l'ai jamais caché, en plus d'être la personne qui me permit d'atteindre une certaine forme d'élévation sociale, elle fut aussi une personne pour qui j'ouvris entièrement les portes de mon château.

Lorsque j'eus raccroché, je me sentais vraiment con, sale de cet acte prémédité et dont la réalisation ne pourrait bénéficier d'aucun alibi. Je me retrouvais seul, avec ma volonté à assouvir mon désir et aux espoirs que j'avais fait miroité à celle qui m'attendait une fois de plus. Mais je me mis en route et j'avais une bonne heure devant moi avant de me retrouver au domicile de celle que je convoitais.

Après 30 minutes, j'entendis un drôle de bruit qui semblait provenir du côté arrière gauche de la voiture. Un clou s'était enfoncé dans mon pneu, provoquant ainsi une crevaison. Lorsque je me suis arrêté pour constater les dégâts, j'ai immédiatement remarqué comme un signe du destin puisque je me trouvais devant un édifice portant le nom de famille du grand-père de Mademoiselle C. disparu quelques semaines plus tôt.

Ce clin d'œil associé à d'autres coïncidences éleva mon niveau de paranoïa à son paroxysme et me fit réaliser que j'étais probablement en train de faire une connerie. Je me suis alors résigné à faire demi-tour, appelant Mademoiselle E. pour lui dire que j'avais une panne, un mensonge à moitié vrai au vu de mon pneu crevé qui nécessitait une solution de rechange.

Ce coup de téléphone nous fit faire un bon de plusieurs années en arrière. Elle, incroyablement déçue alors qu'elle m'attendait avec impatience, ravalant sa frustration dont le « je comprends » traduisait tout de sa désillusion.

Une fois rentré à mon domicile, mes mains étaient aussi sales que ce dégoût que je ressentais envers moi-même. Elle m'envoya un message pour me dire que malgré tout ce bla-bla que j'avais pu prodiguer pendant des années que j'étais toujours resté ce petit connard qui jouait avec ses sentiments.

Je ne pouvais pas lui donner tort, même si j'estimais que ma situation avait des circonstances atténuantes. Mais le fond était bien réel : je lui avais promis que j'irais la retrouver et j'ai annulé à la dernière minute, point à la ligne.

Et ce fut silence radio pendant quelques semaines 

À LA RECHERCHE DE CELUI QUE JE SERAI - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant