Il est souvent dit que la haine n'apporte rien de bon, qu'elle ronge l'esprit de celui qui la porte plus que celui à qui elle est destinée, qu'elle est un poison lent, une ombre qui s'étend sur le cœur et l'âme, les enveloppant dans une étreinte froide et impitoyable.
Je me rappelle une parole de Nelson Mandela qui m'a toujours marqué :
❝Je savais que si je gardais la haine dans mon cœur, la prison serait ma demeure pour toujours. J'ai donc choisi de pardonner à ceux qui m'avaient fait du mal.❞
Une perspective noble, vraiment. Une leçon de vie qui inspire et élève l'âme.
Mais je ne suis pas Nelson Mandela.
Je suis Kim Taehyung.
Et peu importe combien de fois je tourne et retourne ces mots dans mon esprit, peu importe combien de fois je tente de les laisser guider mes pas, la vérité reste inchangée.
Je hais, je déteste, et il semble que je ne puisse rien y faire. Cette rancœur, elle coule dans mes veines avec autant de force que le sang qui me tient en vie. Elle m'accompagne dans chacun de mes mouvements, dans chacune de mes respirations.
C'est plus fort que moi.
Je hais, d'une haine profonde et irrépressible, non seulement les liens de sang qui m'enchaînent à une famille qui ne m'a jamais compris, mais aussi et surtout, je hais l'essence même de mon environnement quotidien.
Je hais ma mère, pour son absence et sa trahison ; mon père, pour son indifférence cruelle et son mépris ; mon frère, parce qu'en lui je vois l'ombre de ce que je ne serai jamais selon les yeux de mon père. Je hais le monde qui tourne indifférent à ma douleur, à ma solitude.
Mais par-dessus tout, je nourris une aversion viscérale pour le bois.
Oui, le bois, dans toutes ses formes et manifestations. L'odeur du bois qui brûle dans la cheminée, avec ses crépitements moqueurs, évoque en moi des souvenirs de faux espoirs de chaleur familiale. Celui des meubles, de cette table à manger interminablement longue et glaciale autour de laquelle nous nous asseyons, non pas en tant que famille, mais en tant que cohabitants d'un espace rempli de tension.
Le bois des portes, ces gardiennes silencieuses des chambres de cette maison, qui ressemble à tout sauf à un foyer, gardant les secrets et les cris étouffés.
Et le bois des arbres majestueux qui peuplent le vaste jardin, témoins muets de l'isolement et de la tristesse qui imprègnent ces lieux.
Ce bois, omniprésent, semble se moquer de moi, rappelant sans cesse que même les objets inanimés ont une place et une fonction, un rôle dans ce tableau familial, alors que je me sens étranger, déplacé, sans attache réelle.
C'est le matériau de ma prison émotionnelle, le décor de ma solitude.
Crépitement...
Odeur étouffante...
Le cliquetis métallique des fourchettes contre les assiettes...
Silence.
Crépitement, encore...
Cette odeur étouffante se mêle à l'arôme du bois brûlé, s'insinuant dans chaque recoin de la pièce, comme pour souligner l'absurdité de notre rassemblement. Autour de cette table interminable, nous sommes là, des silhouettes prisonnières de nos rôles, jouant une comédie de l'unité familiale sous le regard inquisiteur des murs qui ont absorbé bien trop de nos secrets.
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𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝑫𝒆𝒖𝒙 ᵀᵃᵉᵏᵒᵒᵏ
FanfictionDans un monde où les étoiles brillent sur scène et au-delà, Taehyung, jeune prodige du ballet, s'élance avec une élégance envoûtante. Pourtant, derrière les sourires et les ovations, ses pas sont alourdis par des ombres du passé, des spectres invisi...