Entr'acte: 𝓙𝓲𝒆𝓾𝓷

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Saluuuuut ^^

Me voilà de retour après ce qui devait être une petite pause, mais finalement... pourquoi ne pas partager cette petite interlude avec vous ? 

Comme vous l'avez sûrement deviné, on se retrouve avec notre chère Jieun. Alors, attention, ne passez surtout pas cette interlude (elle introduit des éléments essentiels et en éclaire d'autres...) Bref, vous comprendrez très vite

Bonne lecture, et on se retrouve à la fin pour discuter un peu plus.

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La première fois que j'ai vu mon frère pleurer, c'était comme voir un ciel d'été se fendre en deux, une tempête éclater là où je croyais n'y trouver que du calme. Et, comme la deuxième fois, c'était de ma faute.

Dans mes seize années de vie, Jungkook n'avait pleuré que deux fois. Lui, avec cette incapacité à comprendre et exprimer ses émotions, gardait toujours un masque impassible. Les rires ne franchissaient jamais vraiment ses lèvres, les larmes restaient enfermées, et ses sourires étaient si rares qu'ils semblaient volés à l'univers. Alors, le voir se briser ainsi, à cause de moi, m'anéantissait. Bon, je l'étais déjà, en morceaux, et rien de tout ça ne m'aidait à me reconstruire.

— Faites quelque chose, je vous en prie... vous devez faire quelque chose !

Sa voix, éraillée et pleine de désespoir, résonnait dans la chambre froide. Il suppliait le médecin avec une intensité que je ne lui avais jamais connue. Ses doigts s'accrochaient au bras de l'homme, ses yeux pleins de larmes cherchaient désespérément une solution, un espoir. Moi, je restais là, mon cœur fissuré, mais mon esprit étrangement calme. J'avais vu cette scène trop souvent. Je savais que le médecin ne pouvait rien y changer. Et, pour être honnête, je ne voulais plus rien pour moi. 

Il n'y avait plus rien à sauver.

— Oppa... arrête.

Ma voix s'échappa dans un souffle fragile, et jungkook ne m'entendit pas, ou peut-être ne voulut-il pas m'entendre. Ses doigts s'accrochaient à la main du médecin, son regard empli d'une douleur que rien ne semblait pouvoir apaiser. Il le suppliait, désespéré. Mais l'homme, d'un geste lourd, secoua la tête, son visage marqué par la fatigue de ceux qui n'ont plus de miracles à offrir.

— Je suis désolé, dit-il, il n'y a rien que je puisse faire. C'est déjà un miracle qu'elle soit encore là.

Et là, Jungkook s'effondra. Les larmes jaillirent de ses yeux, il relâcha la main du médecin, et, dans un geste de fureur impuissante, agrippa ses propres cheveux, les tira avec une telle force que son visage en fut déformé. Ses pas résonnaient durement sur le sol, battant un rythme douloureux dans la pièce glacée.

Un miracle que je sois en vie... 

Cette chute, cette fin que j'avais espérée, n'avait rien apporté sinon la destruction de tout ce que j'étais. Mon corps brisé, mes rêves évanouis, mon futur enfermé dans un fauteuil. Le ballet, c'était ma raison de vivre, et maintenant, il ne restait plus qu'un vide à habiter. Un miracle, disait-on. Mais ce miracle, pour moi, n'avait aucun goût, aucune lumière.

Le médecin partit enfin, laissant derrière lui des excuses qui s'évanouirent aussitôt dans l'air. Jungkook, lui, continuait d'errer, prisonnier de sa douleur, il tournait en rond dans la pièce, son visage ravagé par une peine qui ne trouvait aucun exutoire. Ses pas martelaient le sol, répétés à l'infini, et moi, je le regardais, accablée par la certitude que rien ne changerait. 

𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝑫𝒆𝒖𝒙 ᵀᵃᵉᵏᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant