⑯ 𝘚𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦 𝘙𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥 𝘥'𝘖𝘳𝘪𝘰𝘯

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❝𝑵𝒐𝒖𝒔 𝒔𝒐𝒎𝒎𝒆𝒔 𝒕𝒐𝒖𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒄𝒂𝒏𝒊𝒗𝒆𝒂𝒖, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒄𝒆𝒓𝒕𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒅'𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒓𝒆𝒈𝒂𝒓𝒅𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒆́𝒕𝒐𝒊𝒍𝒆𝒔.❞

— 𝗢𝘀𝗰𝗮𝗿 𝗪𝗶𝗹𝗱𝗲

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Il y a des choses qu'on apprend à cacher si profondément en soi que même le corps finit par trahir ce que l'âme essaie de dissimuler.

Mon corps a toujours été plus honnête que moi.

Il parle quand je me tais.

Il crie quand je me force à sourire.

Il saigne quand je tente de m'échapper.

Depuis que je suis petit, il y a cette chose en moi, cette faiblesse qui se manifeste dès que l'émotion devient trop forte. Une colère qui gronde, une joie qui explose, un stress qui monte, et soudain, c'est comme si quelque chose en moi se brisait. Mon nez commence à saigner, un filet rouge qui s'échappe, un aveu que je ne peux plus retenir. Mes jambes vacillent, le monde autour de moi devient flou, et parfois, si je n'y prends pas garde, le sol se rapproche dangereusement.

Je me souviens très bien de la première fois où c'est arrivé. J'avais sept ans. Sept ans, et je pensais encore que pleurer pouvait changer les choses. Je voulais juste sortir avec Namjoon et ses amis, sentir l'air frais de l'extérieur sur mon visage, courir avec eux, rire comme un enfant normal. Mais mon père a dit non. Il n'a même pas pris le temps d'expliquer pourquoi. Il a juste refusé, et j'ai commencé à pleurer, à crier, à insister. Je voulais comprendre pourquoi il ne me laissait pas être comme les autres enfants.

Et puis, soudain, tout a basculé.

Ce n'était pas une simple gifle.

Pas un coup de poing en colère.

Non, c'était bien plus que ça. C'était la rage de mon père qui s'abattait sur moi, comme s'il essayait de me faire taire, de m'écraser, de m'apprendre que mes émotions n'avaient pas de place dans ce monde.

Et je me suis tu.

Mais mon corps, lui, a réagi.

J'ai senti cette chaleur étrange dans mon nez, ce goût métallique dans ma bouche, et avant que je ne comprenne ce qui m'arrivait, le sang coulait, mes oreilles bourdonnaient, et la pièce tournait autour de moi.

— Ça va mieux ?

Depuis ce jour, c'est devenu une habitude. Une partie de moi. À chaque fois que la colère montait, que l'injustice me brûlait de l'intérieur, mon corps se chargeait de me rappeler que je devais me taire. Mais même ça n'a jamais arrêté mon père. Non, il ne voyait dans mes saignements qu'une ruse, un moyen d'attirer l'attention, une tentative pathétique de me faire remarquer.

« Tu fais semblant, Taehyung, arrête ton cinéma », me disait-il avec ce ton froid, détaché, comme si mes douleurs n'étaient qu'un jeu auquel il refusait de participer.

Ce n'est pas seulement la colère qui provoque ça. Toutes les émotions intenses ont le même effet sur moi. Même la joie, ce sentiment que tout le monde recherche, devient un fardeau. Une montée d'adrénaline après un tour de manège, une surprise inattendue, et voilà que mon nez commence à trahir ma faiblesse.

𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝑫𝒆𝒖𝒙 ᵀᵃᵉᵏᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant