𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝑫𝒆𝒖𝒙 ᵀᵃᵉᵏᵒᵒᵏ

④ 𝘛𝘰𝘶𝘳𝘯𝘦𝘳 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦 𝘷𝘪𝘥𝘦

❝ 𝑳𝒂 𝒔𝒆𝒖𝒍𝒆 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒂𝒗𝒐𝒏𝒔 𝒂̀ 𝒄𝒓𝒂𝒊𝒏𝒅𝒓𝒆 𝒆𝒔𝒕 𝒍𝒂 𝒑𝒆𝒖𝒓 𝒆𝒍𝒍𝒆-𝒎𝒆̂𝒎𝒆. ❞

- 𝙁𝙧𝙖𝙣𝙠𝙡𝙞𝙣 𝘿. 𝙍𝙤𝙤𝙨𝙚𝙫𝙚𝙡𝙩

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On m'avait appris très tôt que le silence était censé être une forteresse, un rempart contre les conflits et les tempêtes émotionnelles.

"Le silence garde la paix," disait-on dans les murmures étouffés de mon foyer.

Mais en vérité, il n'apaisait que les eaux troubles des autres, jamais les miennes.

Pendant des années, j'ai vécu dans l'ombre de cette maxime, étouffant mes mots, mes cris, mes désirs. Ce n'est qu'après avoir confronté mon père, cette figure imposante et tyrannique, que j'ai réalisé à qui servait réellement cette paix. Elle n'était pas pour moi.

Le silence avait été un cadeau empoisonné, un fardeau lourd que je portais sans jamais en bénéficier moi-même.

Alors, un jour, je n'ai plus pu contenir tout ce que j'avais gardé à l'intérieur. Tout a explosé, les mots jaillissant en un déluge de vérités longtemps réprimées. Et puis, j'ai rompu avec eux tous, m'éloignant définitivement pour chercher ma propre paix, loin des silences imposés.

Rompre ces chaînes avait été libérateur, mais aussi terrifiant. Je m'étais détaché de lui, de ma mère à la froide indifférence, et d'un partenaire toxique dont l'amour se mesurait en reproches et en critiques.

— Taehyung ?

J'avais cru que cette rupture me procurerait la paix. Et, pour un temps, cela avait été le cas. J'avais ressenti un soulagement, presque exaltant, de dire enfin tout haut ce qui me consumait de l'intérieur.

— Bonjour monsieur.

Mais la paix est éphémère.

Les démons du passé ne me laissent pas tranquille; ils suivent mes pas comme des ombres fidèles à leur maître.

— Tu as bien changé, et tu as pris du poids, on dirait.

Ces mots martèlent ma tête alors que mes yeux restent fixés sur l'extincteur près des vestiaires. Quel bruit cela ferait-il si je le prenais et que je frappais sa tête avec?

Un bruit sourd, peut-être, un craquement sinistre, le genre de son qui résonne en écho dans un silence complet, laissant derrière lui une traînée de répercussions irréversibles.

Non, peut-être vaut-il mieux l'étouffer, comme lui m'a étouffé sans relâche pendant trois ans...

Non, je ne vais pas faire ça. Ce serait descendre à son niveau, et je suis déjà allé trop loin pour laisser quelqu'un d'autre définir mon chemin maintenant.

Je vais juste prendre une profonde inspiration, tourner les talons, et laisser ses mots s'évaporer dans l'air, comme il aurait dû le faire depuis longtemps.

Inspire, expire...

Mais pourquoi mes pieds semblent-ils scellés au sol, comme si le béton avait pris forme autour de mes chevilles pendant que ce fils de pute s'approche?

Sa main atteint mes cheveux, glissant à travers avec une familiarité qui me donne la chair de poule, son sourire en coin toujours aussi provocateur, peut-être même plus qu'avant.