㉓ 𝘊𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘴𝘦́𝘱𝘢𝘳𝘦

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❝ 𝑬𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒑𝒆𝒏𝒔𝒆, 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒗𝒆𝒖𝒙 𝒅𝒊𝒓𝒆, 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒔 𝒅𝒊𝒓𝒆 𝒆𝒕 𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒅𝒊𝒔... 𝒊𝒍 𝒚 𝒂 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒖𝒏 𝒎𝒐𝒏𝒅𝒆.❞

– 𝗕𝗲𝗿𝗻𝗮𝗿𝗱 𝗪𝗲𝗿𝗯𝗲𝗿

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Lorsque la distance se brise, tout refuge s'évanouit. 

L'espace se rétracte, se contracte autour de nous, et soudain, les gestes deviennent trop amples, trop lents, prisonniers d'un univers rétréci. Il faut lâcher l'idée même de contrôle, accepter que la frontière est franchie et que la danse a changé. C'est un art de survie qui s'apprend dans l'instant.

On commence par écouter le désordre, par sentir les pulsations brutes de ce qui nous entoure. Ici, ce n'est plus une question de mesure mais de cadence. On doit s'ajuster, trouver des éclats d'espace perdus, y glisser l'ombre d'une présence.

Monsieur Lee, mon ancien coach, appelait cela « couvrir le vide ».

Remplir l'absence, insuffler une réalité là où l'espace a disparu. Un jeu subtil d'illusions, où l'on s'introduit dans le souffle ténu laissé par l'autre, là où l'équilibre vacille. Ni assaut ni retraite, c'est une réécriture fluide, une alchimie qui ramène l'harmonie au bord du déséquilibre.

Couvrir le vide, c'est dire non au chaos ; c'est une résistance silencieuse qui s'épanouit dans l'étau d'un instant.

Mais ici, le problème est différent : Taehyung n'est pas un adversaire. Il n'y a ni armes ni défi, rien à défier ni à défendre. Alors, que faire de toutes ces techniques, de ces gestes savants et de ces leçons gravées en mémoire ? Que valent les stratégies calculées, quand il s'agit de naviguer le tumulte des émotions, un territoire sans cartes, sans règles, sans anticipation possible ?

Devant lui, il n'y a plus qu'à s'abandonner. Défaire les instincts de guerrier, effacer les mécanismes appris, et accepter l'incertitude brûlante du moment. Dans ce paysage étrange, tout est langage silencieux, regards et fragments, un ballet fragile où la maîtrise n'a pas sa place.

— Concentre-toi, Jeon !

La voix de Henry me secoue. Je me mords l'intérieur de la joue.

Efface tout ça, retourne à l'essentiel, Jungkook.

L'entraînement est tout ce qui compte. Rien d'autre. J'ai besoin de retrouver cet état d'acier, d'effacer jusqu'à la moindre trace de ces pensées inutiles. Redevenir machine.

Tranchant et précis.

Mais Taehyung persiste en moi, brûlant en filigrane. Impossible de le chasser. Il rôde, il se glisse dans mes pensées. 

Et merde... C'est dangereux, ça.

Ce n'est pas bon.

Pas bon du tout.

Le bip éclate, vif, sans appel. Un point contre moi. Tout se tend et s'alourdit : le fleuret de mon adversaire s'abaisse, la sueur brûle sous mon masque, et la salle surgit à nouveau — lumière froide des néons, tintement des lames, poids d'un échec.

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝑫𝒆𝒖𝒙 ᵀᵃᵉᵏᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant