⑤ 𝘌𝘯𝘫𝘢𝘮𝘣𝘦𝘳 𝘭𝘢 𝘗𝘦𝘶𝘳

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❝ 𝑪𝒆 𝒏'𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆𝒔 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒅𝒊𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒍𝒆𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒏'𝒐𝒔𝒐𝒏𝒔 𝒑𝒂𝒔, 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒏'𝒐𝒔𝒐𝒏𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒒𝒖'𝒆𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒅𝒊𝒇𝒇𝒊𝒄𝒊𝒍𝒆𝒔. ❞

- 𝗦𝗲́𝗻𝗲̀𝗾𝘂𝗲

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Je me fuis.

Cela fait des jours que je l'évite, cherchant chaque excuse possible pour ne pas me retrouver face à lui, pour échapper à ces situations gênantes qui semblent inévitables dès que nos chemins se croisent. Et, étrangement, Jungkook ne semble pas chercher à briser cette distance non plus. Quand nous nous retrouvons par hasard à l'ascenseur ou à la boulangerie de Madame Choi, il se contente de me saluer d'un simple hochement de tête. Il ne dit rien, mais ses yeux continuent de me scruter, de me sonder avec une intensité qui reste indéchiffrable.

Et c'est parfait pour moi.

Je sais que dès que j'ouvrirai la bouche, je plongerai tête la première dans l'embarras, comme à chaque fois que nos regards se rencontrent.

Le silence entre nous s'étire, confortable pour moi, peut-être pesant pour lui, je ne saurais dire. Mais je m'accroche à ce silence comme à une bouée de sauvetage, refusant de la lâcher. De toute façon, quoi dire ? Chaque conversation avec lui est un champ de mines, où le moindre mot mal placé pourrait exploser à mon visage.

Alors je préfère me taire, observer en silence, et garder mes pensées pour moi.

— Salut.

Un simple "salut" et voilà que je bondis... On dirait un chat effrayé par un concombre.

Une réaction qui ne semble pas affecter l'ombre adossée contre le mur près de ma porte. Aujourd'hui, il est tout en noir-comme toujours- des pieds à la tête : vêtements sombres, cheveux de jais négligemment attachés, et ce regard, ce regard noir qui me scrute tranquillement. Il tient un casque de moto dans une main, signe évident qu'il vient de rentrer ou qu'il s'apprête à sortir.

C'est la première fois depuis longtemps qu'il m'adresse la parole. Sa voix grave et inattendue envoie des décharges électriques le long de ma colonne vertébrale. Je me trouve un instant à court de mots, mon cœur battant un peu trop fort. Puis, rassemblant mon courage, je trouve enfin la force de lui répondre, ma voix tremblante trahissant mon embarras.

— Tu m'as fait peur, Jungkook. Enfin, je veux dire... je suis surpris de te voir ici.

Son expression reste neutre, impénétrable, comme s'il était entièrement enveloppé dans son propre monde, tout en me maintenant sous son regard attentif. Son calme contraste fortement avec la tempête de nervosité qui m'agite.

Il se détache du mur et se place en face de moi.

— Désolé de t'avoir surpris. Tu as un moment pour parler un peu ? 

Je secoue la tête, une pointe de regret dans la voix.

— Je... j'aurais bien voulu, mais je suis déjà en retard pour mes entraînements. Mon bus est passé il y a dix minutes. Je dois attendre le prochain.

— Oh, je vois. Mes entraînements ne commencent pas avant dix heures. Je peux t'accompagner en moto, ça te dirait ? 

Il suggère cela comme si c'était la solution la plus simple du monde.

𝑷𝒂𝒔 𝒅𝒆 𝑫𝒆𝒖𝒙 ᵀᵃᵉᵏᵒᵒᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant