VINGT-SEPT.

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« Alors comme ça, tu es amoureuse d'un garçon ? »

« Alors comme ça, tu es amoureuse d'un garçon ? »

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KONEKO KOGEKI




                Bizarrement, il ne reste plus que nous deux dans la cour comme si tous les autres élèves avaient fui. Il finit par se redresser quittant ma tête qu'il a utilisé comme dossier. Je n'ose pas me retourner et fixe droit devant moi pour éviter la situation. Toujours, je me mets dans des situations embarrassantes, ce n'est pas possible !

Je le sens faire quelques pas sur le côté et se pencher vers moi, sa tête à proximité, m'analysant. Mes oreilles sont légèrement rouges faisant tous les efforts du monde pour ne montrer aucune gêne. Mais je ne veux pas qu'il s'imagine des choses non plus. Imaginez, il croit que je suis amoureuse d'un garçon autre que lui ? La catastrophe !

— T-toi aussi, je te signale !

Je le regarde légèrement en biais avant qu'il ne me fasse face. J'essaye de tenir son regard mais je ne peux m'empêcher de détourner celui-ci de temps en temps. En attendant, je le sens me détailler du regard. Il finit par se pencher vers moi, un léger sourire aux lèvres que je connais trop bien.

— Mmh mmh, il hoche la tête confirmant les dires. Et toi, qui es l'heureux élu ?

— Pourquoi je devrais te le dire ? Tu ne m'as pas dit la tienne, je détourne le regard rougissant légèrement.

Arf ! Quelle situation !

— Essayes de deviner alors.

Je le regarde à nouveau, des yeux sincères perdant toute trace de trouble, alors que je me mets sérieusement à réfléchir à la question. Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais réfléchi à qui pouvait l'intéresser ; sur le moment, ce n'est pas ça qui me préoccupait que j'en ai oublié d'en parler à mes amies.

— Heu... Okuda ?

Elle a dit avoir perdu contre moi mais en réalité, je n'ai rien compris à ce qu'elle a dit, sonnée par la situation. On jouait à un jeu pour qu'elle perde ? Je ne suis pas une fille toujours intelligente, émotionnellement en ce qui me concerne, je suis absolue nulle !

— C'est une chic fille, mais non. Je lui ai déjà fait part de mon rejet.

Horrible que cela se passe comme ça, je sens tout de même mon corps et mon cœur se soulager d'un poids énorme. Je me sens pitoyable d'être apaisée à cette annonce par rapport à Okuda mais la délivrance de mon cœur me fait me rendre compte à quel point, inconsciemment, je me posais mille et une question à son propos.

— J-je sais pas... Nakamura-chan ?

— Sérieusement ? il haussa un sourcil l'air dédaigneux. Qu'est-ce que tu peux ne pas être futé comme fille, il souffle exaspéré avant de se redresser. Allez viens, on remonte.

Bah ? C'est tout ?

Il me regarde à nouveau s'arrêtant dans sa marche. Mince, j'ai parlé à voix haute ! Je suis tellement surprise que ça se finisse ainsi que les mots m'ont échappée.

— Quoi ? Tu veux quoi de plus ? il me sourit d'un air vainqueur.

— Rien, je détourne le regard sans pouvoir cacher ses satanées rougeurs.

Un silence plane doucement avant qu'il ne s'approche une nouvelle fois de moi. Je peux voir de très très petits rougissements sur les coins de ses yeux mais je n'en suis pas sûre. Il finit par poser délicatement sa main sur ma tête.

— T'es mignonne... tends ta main.

Surpris pas les propos, je rougis de plus belle. Ce n'est pas possible d'être autant mise dans tous ses états comme ça ! Je finis par tendre ma main, la paume en sa direction. Je ne le regarde pas trop gênée, la tête légèrement baissée et observe méticuleusement ma main attendant le geste de sa part.

C'est là que sa main approche pour y déposer un petit objet avant de la ranger dans sa poche. Mes yeux ne quittent pas ma main détaillant méticuleusement l'objet transmis. Un lapin ? C'était une petite peluche en lapin tel un porte-clé ; il est vraiment trop chou ! Il est tout blanc avec de grand yeux roses vraiment adorable, je fonds rien qu'en le voyant.

— Pourquoi tu m'offres ça ?

— J'avais envie, il hausse les épaules. On a qu'à dire que ça officialise la chose.

Il a redressé la tête, la tournant légèrement pour regarder ailleurs alors que je m'interroge, pas sûre de tout comprendre.

— La chose ?

— ... Nous, il se gratta la nuque totalement vulnérable à moi.

Nous ?

Je rougis de plus belle. Ce-c'est une déclaration ? Enfin version Karma mais c'en est une, je ne suis pas folle ? Je suis prise de maux de tête perdue face à la situation. Je ne comprends rien mais c'est quand je le vois partir, prêt à entamer la marche pour retourner dans la montagne de notre classe, que j'ai le déclic. Ça doit être maintenant, je le sais, il faut que j'aie le courage, je suis sûre que c'est le moment. Je sers mes poings contre moi avant de relever la tête et de légèrement hausser la voix, le visage cramoisi.

— Tu me plais vraiment beaucoup Karma Akabane !

Je me sens tellement à bout de souffle en disant cela que ma tension dans mon corps redescend. Je n'ose pas relever le regard vers lui, mais sa simple réponse finit par me donner un grand sourire que je n'aurai jamais imaginé possible. Je ne pensais pas qu'il était autant possible d'être entrain à autant de bonheur dans son corps et dans son esprit. Bien que je sois encore gênée, je me sens mieux, accourant vers lui.

— T'es futée quand tu t'y mets, il me sourit en penchant sa tête en arrière pour m'apercevoir. Puisque, toi aussi tu me plais.

DISCRÈTE ,, a.karmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant