QUATRE.

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« le garçon d'à côté »

« le garçon d'à côté »

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KONEKO KOGEKI




     Cela fait plusieurs semaines, presque quatre mois que je suis dans cette classe. Elle reste un peu farfelue mais je crois que ça me fait du bien alors je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant ces élèves prendre goût à la vie ; le rêve de mademoiselle Yukimura se réalise.

Il s'est d'ailleurs passé beaucoup de choses si on ne compte pas des décisions et problèmes dans ma famille. Un nouvel élève a fait son apparition, Karma Akabane. Il m'a un peu fait peur au début – surtout quand j'ai appris qu'il avait été exclue temporairement – mais je crois qu'on fond, il veut juste buter son prof ; mon contraire de moi au début du mois.

On a eu une nouvelle professeure, Irina Poufanovitch, c'est un assassin professionnel mais elle est très jolie malgré ses cours de langue un peu extravagants – si je puis dire.

Il y a eu aussi les examens semi-trimestriels, comme un mini-examen avant le vrai. Monsieur Koro a égaré mes fiches d'examen et c'est le directeur principal qui me les a donnée ; je n'ai fini que 245 ème, alors aucun commentaire.

Ils ont eu un voyage à Kyôto ; bien évidemment, je n'étais pas présente. C'est une chose d'être comme le fantôme de la classe E mais s'incruster à un voyage ce n'est pas dans mes compétences. J'ai juste eu une grande peur quand j'ai appris que des filles s'étaient faites kidnappées. Ils n'ont pas de liens avec moi mais à force de les observer, je crois bien m'être attachée à eux.

J'ai aussi eu une nouvelle voisine, une machine mais une voisine. J'ai dû d'ailleurs changer de bureau avec celui d'à côté, qui était à côté de celui d'Akabane, à cause des mitraillettes qu'elle utilisait disons vingt-heures sur vingt-quatre. Maintenant ça va mieux et j'ai repris ma place habituelle ; par ailleurs, Ritsu non plus ne m'a pas remarqué, sûrement parce que dans le registre de Koro-sensei, je ne suis en quelque sorte plus là.

Il y a eu l'ancien mentor de mademoiselle Irina, mais je n'ai aucune envie de lui parler ; il me fait clairement peur.

Et pour finir, un élève avec des tentacules s'est présenté à eux et leur a déclaré qu'il était le frère de Koro-sensei ; enfin d'après les dires des autres, ce jour-là j'étais malade.

— Koneko, il est l'heure de partir ! me crie mon père.

Je descends des escaliers et passe un coup sur ma jupe qui m'arrive aux genoux avant de regarder mon père et de lui sourire.

— Bonjour papa, dis-je doucement.

Il me sourit, toujour flippant mais je l'aime comme ça, avant de me tendre mon bentô. D'ailleurs, ses plats ne sont pas très fameux, surtout au début mais avec un mois d'assignation à résidence, il a eu tout le temps de progresser.

Alors, pour aider mon papa avec nos dettes et soigner maman qui est à son chevet, je suis prête à tuer mon professeur – pas du tout, je suis terrorisée d'utiliser une arme.

— Il y a quoi dans ton gros sac ? me demande-t-il.

— Je t'ai déjà expliqué papa, il y a certaines choses que je ne peux pas te révéler dans la classe que je suis...

— Mmh..., il me caresse la tête. Je sais que si tu pouvais me le dire tu me le dirais, je te fais confiance. Enfin, je fais confiance à ta mère, je ne connais pas si bien ma propre fille dû à mon ancien boulot, finit-il en chuchotant comme avec regret.

Pour le rassurer, je lui embrasse la joue avant de partir en cours. Je sors et sens des petits courants d'air frais, je suis en uniforme d'été donc sans veste, juste avec ma chemise à manches courtes et ma cravate un peu défaite – je ne veux pas transpirer parce que je l'aurais trop serrée autour de mon cou.

Je rentre à l'intérieur avant de prendre mon petit gilet beige et je ressors. Les manches cachent à peu mes mains et je n'ai attaché que les boutons deux, trois et quatre.

Arrivée en haut de la colline, je m'installe discrètement à ma place avant de sortir deux petites mitraillettes.

Je stresse à mort. Les armes à feu ce n'est pas du tout mon truc, ni les armes tout court d'ailleurs.

Je les installe afin qu'ils soient accrochés sur le côté de mon bureau, le feu de tir non devant le bureau mais dans les couloirs. Je souffle à bon coût et dès que Nagisa prend la parole, je reste assis contrairement aux restes des élèves et tire en fermant fortement les yeux.

Je ne veux pas voir ce que je suis en train de faire ou de commettre, ça me fait un peu peur. J'essaye d'ouvrir les yeux afin de m'habituer mais à peine je les ouvre, je vois les balles fuselées et je les referme instinctivement.

Alors que l'appel est fini et que tout le monde arrête de tirer, ainsi que moi, je sens le regard d'une personne.

Je tourne timidement à droite avant de voir Akabane, dont seul un bureau nous sépare, me regarder. Je rougis et regarde autour de moi espérant clairement que ce ne soit pas moi ; ai-je déjà précisé que je suis maladivement timide dû à mon manque de socialisation et d'ami tout court ?

Quand je remarque que c'est bien moi, je détourne le regard et essaye de me faire plus petite ; pitié que je me trompe, pitié que je me trompe, pitié que je me trompe.

DISCRÈTE ,, a.karmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant