TRENTE.

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« le début d'une fin »

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KONEKO KOGEKI




               Aujourd'hui, je me sens particulièrement nauséeuse inquiétant mes camarades ainsi que mon professeur m'obligeant à faire un petit tour à l'infirmerie à la deuxième heure de cours. En réalité, j'ai très peu dormi cette nuit et le yaourt périmé de ce matin n'a pas dû aider – ce que Koro-sensei n'a pas hésité à me reprocher. Finalement, un petit médicament et une trentaine de minutes de repos pour être de meilleure forme.

C'est à la pause de midi, entouré cette fois de notre groupe d'ami à l'exception de Sugino-kun et Okuda-chan se tenant à manger à l'intérieur. Les autres discutent tranquillement avec notre professeur tandis que je commence à disposer les tasses de thé à chacun d'entre nous. Je retiens mes tremblements intérieurs, ils n'ont pas besoin de me voir si faible ; allez, un peu de courage Koneko !

Je passe une main derrière mon oreille pour coincer mes cheveux avant d'attraper le thermostat. J'y verse de chacune des tasses notre thé de ce midi.

— Aujourd'hui, j'ai encore essayé quelque chose de nouveau, j'espère que ça sera réussi, je souris timidement, les joues rougies, avant de me gratter la joue. Désolée d'avance si ça s'avère être un échec.

— Encore une spécialité de Koneko, on dirait, rigole de son rire étrange notre professeur.

— Une chance sur deux d'une réussite, se moque gentiment Nakamura-chan.

Aujourd'hui, pendant ce repas, je suis, un peu, perdue dans mes pensées. Ma tasse en main, je souffle légèrement dessus pour la refroidir sans vraiment la boire. C'est elle, en réalité, que j'observe de façon étrange, mon reflet qui s'y reflète. Si ça réussit vraiment, mais, est-ce que j'ai réellement envie que ça réussisse ? Notre lien est clair, pourtant, mes un an avec lui m'a permis d'en être là où je suis. Je suis consciente que le résultat est la meilleure chose à faire mais, je ne peux pas le faire en étant heureuse. Inconsciemment, je tourne la tête vers la classe qui mange tous ensemble au chaud, et je me dis que, eux aussi, ils ne veulent pas de ça. Au fond, voulons-nous vraiment avoir cette responsabilité ? Nous n'avons que quatorze ans.

— Tu ne bois pas ton thé Kogeki ? Et vous non plus ? interroge Koro-sensei.

— Ah, désolée, je souris faiblement, j'étais perdue dans mes pensées.

J'approche la petite tasse verte de mes lèvres avant que celle-ci ne trempe dans la liqueur. Elle est légèrement chaude et, finalement, beaucoup trop amère. Bon, la nouvelle recette restera au placard ! J'y bois quand même une gorgée tirant une légère grimace à mes camarades.

— Bon bah, je crois que c'est pas une réussite, annonce-je à Karma, le regard un peu déçu.

Même si je fais tout ça dans la logique d'un plan, je prenais du plaisir à essayer des recettes, c'était amusant.

— Voyons voir ça ! se lance curieusement Koro-sensei.

Il finit par boire une grande gorgée et je vois même qu'il se force à finir son verre pour me faire plaisir.

— Vous étiez pas obligé de finir pour moi.

— Tout de même ! Tu l'as préparé avec amour. Et puis... Oh... Ahahahah ! rigole soudain Koro-sensei. Je vois, je vois ! C'est ingénieux tout ça, et tout cela, sans que je m'en doute : ça, c'est une belle réussite d'assassinat ! Je suis fière de vous.

Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, une larme coule le long de ma joue, pourtant, je lui adresse mon plus beau sourire parce que, c'est ça qu'il faut retenir de cette année. En voyant que l'effet du poison d'Okuda-chan et Karma réussi et faire réellement effet, Nakamura-chan s'empresse d'avertir la classe. Tant bien que nous voulions garder notre tentative d'assassinat secret pour éviter les soupçons et les fautes, on ne peut priver les élèves des derniers instants de notre professeur.

Tout d'un coup, toute la classe est dehors, ainsi que les professeurs, surpris et curieux de voir si on assiste réellement à la fin d'une ère.

— Je suis curieux, comment avez-vous fait, mes chers élèves ?

— Kogeki et moi, on s'est occupé de votre récolte des tentacules pour le bien de nos expériences, vous avez mordu à l'hameçon ! sourit-elle de façade, le pouce en l'air.

— Kanzaki-chan et moi, on s'occupait de la livraison pour les deux autres ! sourit fièrement Sugino-kun.

— Quant à nous, même si Okuda a fait la plus grosse partie du travail, à travers les tentacules, on a fait diverses expériences de poison pour savoir ce qui était efficace contre vous.

— Et, en attendant d'avoir des résultats, on vous a habitué à ces petits repas du midi autour d'une tasse de thé pour faire baisser votre vigilance. Étant donné qu'on ne savait pas si le poison pouvait avoir un goût particulier qui puisse se distinguer et vous faire éviter de le boire, je vous ai fait habitué à des thés au goût et odeurs différentes, voire répugnants.

— Et bien voilà qui est ingénieux ! sourit tendrement Koro-sensei. Et je suppose que ce n'est pas le thé qui est empoissonné mais ma tasse ?

Nous hochons tous la tête pour acquiescer. Koro-sensei est en train de fondre de l'intérieur, commençant par attaquer ses tentacules. En ayant aussi étudié ses tentacules de l'intérieur, Okuda et Karma ont pu parer le gène de régénération. Ils sont vraiment forts.

— C'est le moment pour moi, de mourir. Les bons moments... ne durent jamais. C'est la nature même d'une classe. Je ne peux vous dire adieu un par un, vingt-quatre heures ne seraient même pas suffisants. Pas besoin de long discours. Soyez heureux et, de tout mon cœur, je vous salue.

Son visage jaune sous ces douces paroles, pourtant rien de mélodramatique, a réussi à me toucher en plein cœur. Lorsqu'il ne resta que ses vêtements au sol, les larmes sous le coin des yeux des élèves qui voulaient garder la face devant notre professeur, finissent par tomber abondamment.

En ce jour, 02 Février 2013, Sugino Tomohito, Akabane Karma, Nakamura Rio, Okuda Manami, Kanzaki Yukiko et, moi, Kogeki Koneko avons assassiné notre professeur principal de la classe E.

Et si l'ironie devait me faire parler pour essayer de supporter le chagrin que je porte, encore plus soudain pour les autres élèves tandis que nous, nous y étions préparé, elle serait me faire dire : peut-être qu'on aurait dû attendre la fin des cours pour le tuer ?

DISCRÈTE ,, a.karmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant