DEUX.

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« la famille »

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KONEKO KOGEKI




     Mes pas sont lents et mon regard rempli d'une tristesse que je ne pourrais m'imaginer moi-même. J'ai perdu ma petite sœur il y a déjà deux mois et à présent, je viens de perdre un soutien moral et une précieuse personne.

Je ne sais plus quoi penser ; les gens mouraient-ils tous en ma présence ?

Les bras pendants le long de mon corps, je m'avance en direction de chez moi, les pensées embrumées de noir et de tristesse. La douleur dans mon cœur résonnant dans mon corps tout entier.

Passant devant un parc, je vois des enfants de petit âge y jouer. En les regardant, une vague de nostalgie me prends et un sourire triste orne mon visage en imaginant ma sœur encore y jouer si elle était en vie.

Les larmes aux yeux, je continue ma marche.

Passant dans des quartiers plutôt riches en divertissement, je vis un panneau montrant Akari, l'actrice prometteuse qui a soudainement arrêté sa carrière pour un temps indéterminé mais surtout, la petite sœur de mademoiselle Yukimura.

En la voyant, je me suis dit qu'elle devait passer le même drame que moi, la même phase, la même souffrance et, j'aurai aimé pouvoir être l'épaule comme Aguri-sempai l'a fait avec moi.

Sans le vouloir, je bouscule quelqu'un et je m'excuse rapidement avant de m'incliner plusieurs fois. Il ne répond qu'un grognement avant de reprendre son chemin ; désagréable.

Arrivée devant l'entrée de ma maison, j'entre et dépose mes chaussures soigneusement à l'entrée.

Rapidement, je me dirige dans ma chambre pour ôter l'uniforme et troquer un jogging trop long que je replie au nouveau de la taille et un t-shirt blanc où un nœud y est au niveau du nombril. Je m'attache rapidement les cheveux en un chignon à chier.

Je renifle avant d'essuyer les dernières larmes ; espérant fortement que ce soit les dernières.

Je m'avance dans la cuisine avant de prendre un bol de chips puis de cacahouète et de curly, le tout avec une grosse tasse remplie morceaux de banane avant de rajouter plusieurs cuillères de Nutella ; le dessert.

Je le prends et me dirige vers mon canapé avant d'allumer la télévision et d'enclencher une playlist juste pour déprimer encore plus et pleurer encore plus en mangeant du salé comme une grosse. J'ai déjà des minis-bourlets, un plus un de moins, ça disparaîtra – ou pas – quand ma mère me forcera à reprendre les entraînements.

Alors que dix-heures allait bientôt sonner, ma mère rentre en trombe avant de me crier.

— Dépêches-toi ! Ton père est au tribunal !

À peine le temps d'assimiler, ma mère me tire par le bras et me mets dans la voiture, mon bol de dessert en main.

— Qu'est-ce que ça veut dire maman ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Il a quoi papa ? Maman !

— Il...il, la voix tremblante, elle n'a pu prononcer que ses mots tout le long de la route.

Je prends mon mal en patiente sachant que tout ceci affecte aussi ma mère et essaye de rester calme en mangeant mes cuillères de Nutella-banane. Or le stresse monte en moi et des petits tremblants viennent refaire surface.

Ce n'est vraiment pas ma journée.

Rapide, ma mère se gare en trombe dans le parking où d'ailleurs elle est mal garée tellement elle est pressée, puis courre, moi derrière elle, vers les portes du tribunal.

— Chéri ! crit-elle avant de le prendre dans ses bras.

Le vigile à ses côtés lui demande rapidement de s'écarter. Elle recule docilement, le visage triste et fatigué, avant de le regarder dans les yeux.

— Papa...?

Il tourne son regard vers moi et ne daigne sourire comme d'habitude. Pourtant, je peux apercevoir un petit sourire bien faible et surtout rempli de regret.

Les mains menottées devant, ils les lèvent et me fait son salut général.

— Soldat, votre commandant va bien.

Je lui réponds son salut, comme un militaire le ferait, avant de le regarder les yeux rouges prêts à repleurer une nouvelle fois.

— Le commandant n'acceptera aucune larme ! Surtout, ne soyez pas trop déçu de votre commandant et, j'espère, vous me verrez toujours comme tel. Replie soldat !

Toujours le voir comme un commandant ? Toujours le voir comme père ?

Qu'as-tu bien pu faire papa...?

— Le procès va commencer. Les proches et spectateur, merci de vous diriger vers les bancs pour le public.

Plusieurs heures se sont écoulées.

Après ce que mon père a fait et qu'il était un haut placé, son procès a été pris rapidement, la preuve, je n'étais point au courant de ce qui se passait.

Malgré une défense plutôt géniale de l'avocat de mon papa, il n'en reste pas moins coupable.

Avec réticence et beaucoup de négociation, il échappe à la prison mais perd son boulot, doit dédommager les familles d'une grosse somme, sera assigné à résidence pendant un mois et a plus de deux milles heures d'intérêt général.

Je ne savais même pas que c'était possible de mettre autant de chose mais c'est le plus raisonnable qu'on puisse faire, ceci est même une chance qu'il n'a pas eu ses trente ans de prison. On peut dire que ses relations ont joué.

Une fois papa libéré, je cours dans ses bras et saute sur lui.

— Soldat ! On ne saute pas sur son général.

— Parce que tu l'es encore ?

Il baisse le regard triste.

— Désolée papa, je voulais pas...

— Ce n'est pas grave, me dit-il.

Loin de ses habitudes, il sert son emprise sur moi me donnant un véritable câlin. Ce n'est pas son genre mais là maintenant, c'est ce qui me fait le plus plaisir et le plus de bien.

Alors je souris, malgré le malheur accumulé, je suis heureuse de garder encore mon père auprès de moi. Je le voyais rarement mais le savoir en prison n'aurait sûrement pas plus à mon mental.

En direction de la voiture, alors que je prends ma tasse de chocolat-banane sur le siège avant pour me mettre sur le siège arrière, on entend un bruit derrière nous.

L'horreur présente, ma mère vient de s'évanouir sur le parking.

DISCRÈTE ,, a.karmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant