Lorsque Dalia fait la rencontre de Khalil, elle est bouleversée de constater qu'elle est profondément troublée par cet homme aussi ténébreux qu'attirant. Petite parisienne libérée des banlieues Nord, elle n'est pas étrangère aux hommes dangereux.
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Les coudes tanguant sur le zinc et la tête plongée dans mes mains moites, j'essaie de retenir les remontées acides qui tentent une percée par mon œsophage. Je n'ai plus la force de me lever et encore moins celle de demander de l'aide à Divine pour appeler un taxi.
Ma seule option pour ne pas régurgiter les – trop – nombreux Jäger avalés reste de me concentrer sur ma respiration. Désordonnée et mélangée à des larmes, mais présente malgré tout.
Mon amie essaie de joindre Franck depuis un moment maintenant, mais il ne décroche pas. On dirait même qu'elle tombe directement sur le répondeur. La barmaid essaie tant bien que mal de me réconforter sans vraiment savoir ce qui m'arrive.
Me voilà donc en plein milieu de la nuit, seule et complètement torchée, à prier pour ne pas vomir mes tripes sur mes vêtements. Quand soudain une voix que je crois connaître traverse les intempéries de mon cerveau, m'obligeant à me redresser.
Un sourire reconnaissant se dessine sur mes traits fatigués. Chantal, la sauveuse des cuites, dépose un verre d'eau fraîche et un comprimé devant moi.
— Avale ça et rentre chez toi, ma chérie. Tu sais que je t'adore, mais tu as atteint les limites pour ce soir, et je me charge personnellement de te porter jusqu'à la sortie. Tu ne peux plus rester ici, surtout dans cet état.
— Je n'ai pas le droit de finir mon verre avant de me faire virer ?
— Non, tu as cinq minutes, pas une seule de plus. Je t'ai appelé un taxi, il ne doit pas être loin. Alors fais ce que tu veux, mais tu repars sur tes deux jambes dès que tu as avalé le médicament.
— Quand tu me parles de cette manière, je ne sais pas si je dois te remercier ou t'en vouloir. Et je t'assure que c'est la dernière fois que tu me vois comme ça.
Un sourire canaille agrémenté d'un clin d'œil et elle m'abandonne pour aller s'occuper d'une table derrière. Je sens pourtant son attention sur moi alors que je porte le verre à mes lèvres. Après plusieurs gorgées rafraîchissantes, j'avale le cachet jaune en espérant qu'il fasse rapidement effet.
Même immédiatement, vu la douleur fulgurante qui me déchire la tête lorsque le tabouret d'à côté grince sur le parquet au moment où une personne s'assoie. Les images tournent sans cesse dans ma tête.
Je ne veux pas que Khalil me manque, mais c'est déjà le cas. Je veux qu'il sorte enfin de ma tête, pourtant je ne fais que de penser à lui. Pourquoi je n'arrive pas à oublier mes sentiments et revenir au temps où je ne savais même pas qu'il existait ?
