Lorsque Dalia fait la rencontre de Khalil, elle est bouleversée de constater qu'elle est profondément troublée par cet homme aussi ténébreux qu'attirant. Petite parisienne libérée des banlieues Nord, elle n'est pas étrangère aux hommes dangereux.
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Je me réveille en sursaut, trempée de sueur. D'un battement de bras incertain, je cherche le fil de ma lampe de chevet et enclenche le bouton. La lumière m'éblouit. Reconnaissant l'univers familier de ma chambre, je reprends doucement ma respiration. Je me redresse pour m'asseoir, le souffle court, la peur ravageant ma poitrine. Une vive douleur me tiraille le bas-ventre.
Ces derniers temps, j'enchaîne les mauvais rêves. Si bien que souvent je n'arrive plus à me recoucher. Je tourne la tête, Junior n'est plus là. Mon esprit est embrumé, aucune pensée cohérente ne parvient à émerger.
Les paupières closes, je m'extirpe du lit avec précaution. Tous mes membres sont courbaturés et mes seins sont lourds. Marchant prudemment jusqu'à la pièce à vivre, ma main – malgré tout – trouve un moyen d'heurter une poignée de porte.
J'étouffe un cri et l'agite frénétiquement ; un moyen stupide pour moi de faire disparaître la douleur. Je lève la tête en entendant ricaner dans le noir. Mes muscles se détendent au moment où je distingue les dreadlocks blondes de mon amant sur l'appui-tête du canapé.
Putain, il est vraiment adorable.
— Tu me fuis maintenant ? dis-je d'une voix grave rendue par l'émotion.
Il me regarde d'un air ironique et interrogateur parce que cette question est inhabituelle. Généralement, le soir, il s'incruste chez moi ou inversement, nous dînons, puis nous envoyons en l'air pendant des heures jusqu'à nous endormir. À chacun sa manière de décompresser. Pour ma part, j'ai choisi celle-là.
— Tu ronflais comme un porc, Dalia.
Je ne lui adresse même pas un regard en me dirigeant d'un pas chaloupé vers la cuisine. Mon cul se balance d'un côté puis d'un autre, dans cette petite culotte noire, exposant une belle partie de ma fesse. Je sors un Red Bull du réfrigérateur, en me disant qu'il va falloir que je fasse les courses, et referme la porte d'un coup de hanche avant de revenir dans le séjour.
Je me laisse tomber à l'autre bout du canapé. M'adossant à l'accoudoir, mes longues jambes s'étendent devant moi, croisées au niveau des chevilles et collées contre celles de Junior. Il est assis de l'autre côté, dans la même position que moi, les mains derrière la nuque.
— Je pense sérieusement à m'inscrire à l'armée, lancé-je. J'me fait chier dans l'hôtellerie. Je crois que je suis enfin prête à faire ce que j'aime vraiment.
Je constate qu'il est complètement désarçonné parce que son visage affiche une expression pleine de scepticisme. Je lui souris et avale une gorgée de ma boisson pour me donner de la contenance.
