Lorsque Dalia fait la rencontre de Khalil, elle est bouleversée de constater qu'elle est profondément troublée par cet homme aussi ténébreux qu'attirant. Petite parisienne libérée des banlieues Nord, elle n'est pas étrangère aux hommes dangereux.
D...
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— Khalil, tout va bien ? s'inquiète Natasha.
— Mmmh...
Je bois ma troisième tasse de café en l'espace d'une demi-heure en relisant pour la cinquième fois le même mail. Pour une fois qu'il ne s'agit pas de whisky, il va neiger dans la capitale.
— Tu es certain ?
— Puisque je te dis que oui, Natasha.
Ton agressif. Distant. Ça ne va pas et elle le sait.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Ta belle Jamaïcaine te manque ? se moque-t-elle. Les hommes ne savent vraiment pas ce qu'ils veulent, c'est dingue. Pas vrai, Dovis ?
— Vous avez fini de me parler d'elle ? Quand ce n'est pas toi, c'est Isaac. Vous me faites chier à y faire allusion à longueur de journée. On est en réunion d'affaires là, je vous rappelle. Et puis, je ne suis pas en couple avec elle.
— Et c'est ce qui t'emmerde.
— Non.
Le nez dans ma tasse, je tente de fuir cette conversation. Ça fait trois jours qu'on me rabâche son prénom à longueur de temps. À croire qu'il a été écrit quelque part sur mon visage au marqueur indélébile. Je n'en ai pas parlé pourtant, mais ils ont comme un sixième sens et parviennent toujours à détecter les raisons de mes tracas.
Ça me fait chier, puisque je veux gommer ce qu'il s'est passé et me reconcentrer sur des choses beaucoup plus importantes. Parce que oui, Dalia n'aurait jamais dû passer en premier plan dans ma vie. Mon intérêt profond et démesuré pour cette gonzesse ne m'a apporté que des embrouilles.
— Ton presque silence est éloquent, renchérit la blonde.
— Fous-moi la paix, Cendrillon.
— Je ne vais certainement pas me taire, et encore moins pour te faire plaisir. Depuis que tu as mis le grappin sur elle, tu n'es plus le même. Que s'est-il passé entre vous ?
— Rien qui te concerne.
— Au contraire, surtout si ton attitude de gosse capricieux se répercute sur ton travail avec nous. Cette affaire est peut-être désormais la tienne, mais tes employés comptent sur toi. À toi de mener correctement ta barque.
— Ce que veut dire, Natasha, tente de rattraper Dovis.
— C'est bon, Dovis, je suis juste en face. J'ai compris ce qu'elle voulait dire.
Mon visage dans les mains, je soupire bruyamment avant de frotter mes yeux. Le sommeil me manque ces derniers jours, encore plus depuis notre dispute. Je tourne et retourne dans mon crâne ses mots, sans trouver une issue de secours. Encore une fois, la deuxième ou sans doute la troisième, j'ai sacrément merdé. Mais ce qui me bouffe davantage, c'est de savoir que je lui ai fait du mal. Ma fierté ayant pris le dessus, je n'ai même pas réussi à m'excuser.
