Lorsque Dalia fait la rencontre de Khalil, elle est bouleversée de constater qu'elle est profondément troublée par cet homme aussi ténébreux qu'attirant. Petite parisienne libérée des banlieues Nord, elle n'est pas étrangère aux hommes dangereux.
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Dans tous les scénarios qui se sont joués dans ma tête, pas une seule fois je n'ai songé qu'Ismail tiendrait parole et honorerait ce rendez-vous. C'était pourtant évident, quand on y pense, il veut récupérer son homme et parler avec moi. Mais c'est à la limite du trop beau pour être vrai et ça me perturbe un peu.
Natasha me suit telle une ombre menaçante jusqu'au fauteuil où nous nous installons tous les deux. Face à eux trois. Mon regard est concentré sur Dalia, comme le sien l'est sur Natasha. Elle est obligée de le sentir, pourtant elle m'ignore délibérément et j'en suis autant vexé que frustré.
Il me faut parler à Ismail, rester de marbre face à ses arguments et ne surtout pas verser dans l'émotion... Et par « ne pas verser dans l'émotion », j'entends parvenir à ne pas péter un plomb à chaque fois qu'il pose un regard trop appuyé sur elle. Je ne sais pas comment va finir cette histoire d'échange, mais je compte me tenir au plan de base : récupérer Dalia.
Je réalise que si j'avais jusque-là traité l'information avec la colère de la voir prendre autant de risques stupides, je n'avais pas anticipé ce que la revoir provoquerait en moi. Haïr férocement c'est sécuritaire, ça permet de contrôler les émotions et c'est la meilleures des avenues. Seulement là, ma fureur irrépressible est teintée de mon envie de lui faire regretter, de toutes les façons possibles, de tenir cet imbécile par la main.
Un simple pantalon qui laisse apercevoir ses jambes fuselées, un t-shirt blanc pour haut. Rien de bien significatif, à l'exception que c'est assez moulant pour que ses bouts de seins pointent en ma direction comme une invitation à les sucer avec gourmandise. Bordel ! Coucher avec elle ne fait pas partie du plan... Mais... j'ai des yeux pour voir et ignorer ce qui se dégage d'elle est impossible.
Ses cheveux noirs sont ramassés dans une queue de cheval haute qui pend sur sa nuque. Son cou gracile, ses épaules bien droites, le sourire dont je ne distingue que les contours, mais que je ne connais assez bien pour m'en remémorer chaque ridule. Ses formes voluptueuses sont toujours présentes, mais elle semble chaque jour plus femme, plus mature.
Sa poitrine apparaît comme plus généreuse, ses hanches légèrement plus larges. Comme si la chenille déjà trop sexy avait muté en papillon céleste en l'espace de quelques semaines. Émane d'elle une aura que j'ai déjà vue chez la Dalia blessée qui dormait dans mon pieu.
La corriger et la baiser...
Voilà que c'est ce débat qui obnubile toutes mes pensées. Pourquoi choisir alors que les deux sont à ma portée ? Je m'imagine la plaquer contre la porte à peine refermée et m'insérer en elle direct, mais ce fantasme qui me file une gaule de fou s'évapore au moment même où je les aperçois chuchoter ensemble.
