Hors des temps, hors des flots, hors des temps, hors des mots. Pitié que l'on me cède cette pyramide divine, où seul les sables se mouvant derengera mes scarabés verdoyants. Faites moi pharaon pour ce cadeau, connaître vos mystères m'importe peu; retirez-moi les organes, brûlez ma peau et couvrez mes os, je ne souhaite que le repos des pierres. Ou ouvrez-moi le torce, sortez mes poumons et je crierai, car guerrier d'une guerre comme celle du cœur, ne veux guère de compagnie en mort. Jetez-moi dans la fosse commune où les dépouilles se multiplient, que le plus torturé des tueurs me donne le plaisir de goûter au silence des abysses monstres.
Pourquoi en arriver à de telles absurdités ? La conscience mène à bien des rouages peu complaisants : là ou le cœur peut nous faire haïr quelqu'un, la conscience peut nous le renvoyer en pire.
Je m'en vais souhaiter le mieux, car haïr entame ma dernière part.
Il est temps de prendre un epais nuage gris qui survole les parois de notre sainte terre. Un nuage gris du poids que forme nos âmes, lourdes et désireuses de bonheur. Un nuage d'une texture textile effiloché : comme le sera notre esprit des à présent étriqué.
Il est temps de survoler cette large couche de gris foudroyant, d'échapper à cette terre aride, de ses animaux violents et malicieux.
Il est temps de se reposer, près d'une cascade ou d'une mer morte, d'un silence et d'un hamac accroché à un palmier dans une forêt avec des arbres de toutes sortes.
Là où les bêtes ne nous fuient pas, même le vent est silencieux, nous sentons juste sa souple brise sur les vêtements chauds qui nous caresse.
Les paysages ici sont multiples et polychromes, les panoramas sont variés et les saveurs sont imprégnées dans chacun des espaces qui clôturent ce paradis. Là où les forêts sont fraîches et accueillantes, ce paradis est vert somptueux, refraichissant et éclaircissant. Là où les déserts sont des courbes de jaune or, le paradis multiplie les dunes de grain d'or et les températures ergonomiques qui entourent chaleureusement notre corps. Là où les rivières sont impressionnantes et eclaboussantes, le paradis nous écume l'âme par ses gouttelettes de désirs accomplis et de calme incontesté.