Broken I

Chapitre 7

- Chloé. Tu es ravissante, je la complimente après qu'elle se soit introduite chez moi.

- Tu es tout aussi beau. Regarde ce que j'ai emmené, répond-elle.

Elle désigne deux emballages de skyn dans le creux de sa main.

- Ça devrait t'aller, elle ajoute en se mordillant sensuellement les lèvres, les yeux braqués sur Goliath.

- Écoute Chloé, j'ai très envie de toi moi aussi...

- Ben alors commençons, je n'ai qu'une heure par contre.

- Chloé j'attends quelqu'un, j'annonce d'une voix ferme.

- Quelqu'un genre quelqu'une ou juste quelqu'un ?

J'arque un sourcil amusé par son langage digne  d'une adolescente.

- Mais quel âge as-tu au fait ? je demande les sourcils froncés.

- L'âge est-ce vraiment importa...

On toque fortement à ma porte. Chloé sursaute. Cette fois, nul ne doute qu'il s'agit de Marine. Pris de panique, ne sachant que faire de Chloé dans cette tenue, je me mords la lèvre inférieure. La cacher dans ma chambre est bien la seule solution à l'heure actuelle. Mais Chloé boude et refuse catégoriquement de s'y rendre. Putain, comme si j'avais le temps ! On toque à nouveau à ma porte. La panique me contraint de promettre à la blondinette en tenue d'infirmière de bien m'occuper d'elle juste après si elle obéit. Un succès.
Chloé à l'abris, je me précipite dès lors à ouvrir la porte à Rossi qui ne cache pas son mécontentement en entrant à grands pas dans mon salon.

- Jolie décoration, me complimente-t-elle, tiens j'ai apporté la boisson, du bon vin de Bordeaux.

Elle se dirige vers ma cuisine ouverte qui donne sur mon salon. Elle en ressort avec deux verres.

- J'allais te dire fais comme chez toi mais...

- Disons que je n'ai pas le temps pour les formules de politesse, j'ai cours demain à huit heures trente. Bref, il s'est passé quoi avec Sam ?

Je tente tant bien que mal de me remettre en état de pouvoir entamer une discussion avec cette femme qui, je viens de remarquer, ressemble comme deux gouttes d'eau à Emma. J'examine chaque trait de son visage proche de la perfection dans le but de trouver le moindre défaut qui pourrait me repousser, en vain. Marine est l'exemple même de ce qu'on dirait "frôler la perfection". J'ai rarement vu de femme aussi belle, et des femmes, j'en ai connu des tas. Seulement, une chose m'embête: elle est mariée. Je ne pourrais goûter à ce qu'elle a à offrir pour la simple et bonne raison que son mari ne le mérite pas, comme je ne l'ai pas mérité avec Emma. Tandis que je suis plongé dans son regard vert, perdu, tentant de m'en détacher, elle se racle volontairement la gorge, me tirant ainsi de ma rêverie, puis esquisse un sourire si rayonnant que je suis à deux doigts de craquer. Emberlificoté, je me frotte les yeux afin de m'efforcer d'arrêter le fantasme que mon esprit est en train de se forger.

- Ne me dis pas que tu as inventé toute cette histoire de jalousie avec Samuel rien que pour m'inviter à boire un verre chez toi ?

Je secoue immédiatement la tête, quelque peu offensé qu'elle me croit capable d'une telle chose. Et, une fois apte de sortir un mot de ma bouche, je lui détaille les faits de ce midi après qu'elle ait déposé un chaste baiser sur ma joue devant Samuel.

- Je dois avouer que le coup du bisou n'était peut être pas nécessaire, je suis désolée, s'excuse-t-elle embarrassée.

- Non, enfin je n'ai pas trouvé ça déplacé. C'était un bisou amical. Ce que j'ai du mal à comprendre c'est pourquoi Samuel a eu cette réaction.