Chapitre 16

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Lias me fait ressentir sa peur tant elle serre ma main. La sienne est d'une douceur incroyable tandis que la mienne est complètement gelée. Elle a les yeux fermés et se contente de laisser le vent faire basculer ses longs cheveux bruns dans tous les sens. Je me demande d'ailleurs pourquoi elle ne les a pas attaché. Au début, elle refusait catégoriquement d'ouvrir les yeux, mais après beaucoup d'acharnement et surtout de provocation, j'ai réussi à la mettre en confiance pour qu'elle daigne regarder ce qu'il se passe autour.

Nous descendons au bout de cinq minutes et ayant toujours un côté enfantin enfoui au fond de moi, je ne peux m'empêcher de me moquer de l'état capillaire d'Amber qui se résout à se faire une queue de cheval. Elle fait mine de me bouder ce qui met un terme à mon fou rire.

- Demain c'est mon anniversaire, m'annonce-t-elle après son long mutisme.

- Vraiment ?

- Pourquoi je mentirais ? rétorque-t-elle en se frottant les bras.

- Tu as froid ? l'interrogé-je en fronçant les sourcils.

- Un peu.

J'observe rapidement autour de moi pour m'assurer qu'aucune personne de ma classe rôde autour puis enlève ma veste en cuir que je pose sur les épaules de Lias, avant de continuer à nous diriger vers le lieu de rencontre que j'ai fixé avec mes élèves.

- Pourquoi sortir en pull avec ce temps ? Tu vas tomber malade.

- J'ai cru qu'il allait faire beau ce matin, répond-elle en regardant le ciel qui s'assombrit peu à peu, vous n'avez pas froid comme ça vous ?

- Moi aussi, mais connaissant mon pays, je me suis quand même couvert et non ça va aller, je suis habitué.

- Vous êtes né ici ?

- Oui, un pur produit anglais, répondis-je fièrement.

- Pourtant vous n'avez pas d'accent, vous parlez parfaitement bien le français.

Je lui explique rapidement que mon père aussi est anglais et qu'il a rencontré ma mère en France avant de la ramener en Angleterre. Tout comme l'a fait mon grand père avec ma grand-mère et moi avec Emma. Mes parents se sont ensuite séparés quand j'avais 12 ans et j'avais choisis de vivre avec ma mère en France où j'ai étudié de la cinquième à la terminale. J'ai finis par regagner mon pays natal quand mes parents se sont remit ensemble. Lias n'a pas l'air de tout comprendre. Tout ce qu'elle semble avoir retenu, c'est que les hommes Muller aiment aller en France pour trouver leurs âmes-sœurs avant de les faire déménager en Angleterre.

- Pourtant les anglaises aussi sont belles, souffle-t-elle en faisant allusion à elle même.

- Je n'ai jamais dis le contraire, répondis-je aussitôt en la regardant timidement.

- Vous sous-entendez que vous me trouvez belle ?

- Je n'ai jamais dis ça, toi en revanche...

- Quoi ? Je n'ai jamais dis que je vous trouvais beau non plus, s'exclame-t-elle en arquant les sourcils, s'efforçant de paraître crédible.

- " Plutôt mignon le prof ", chuchoté-je en imitant sa voix.

Elle pouffe de rire honteusement, je crois même apercevoir une lueur de rose sur ses pommettes malgré l'obscurité qui règne dans le ciel. Ai-je réussi à faire rougir Amber Lias ? Je crois bien que oui. Et c'est suffisant pour me donner le courage de la complimenter.

- Tu es jolie Amber et tu n'as pas besoin de moi pour le savoir, dis-je d'une voix hésitante. Bref t'as une idée de ce que tu voudrais comme cadeau d'anniversaire ? ajouté-je pour changer de sujet.

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