Broken I

Chapitre 22

Cette fois, c'en est trop. Je ne peux plus lui trouver d'excuses. Amber vient de me prouver que ce qu'on dit d'elle est véridique: c'est une garce! Comment ai-je pu être aussi aveugle ? Pourquoi n'ai-je pas écouté les mises en garde des personnes qui avaient cerné quel genre de personne elle est réellement ? Elle continue de parler à l'homme à qui elle a fait perdre le travail, l'homme qui, d'après elle, l'aurait forcé à avoir des rapports sexuels. Avant de définitivement tirer un trait sur elle, je pense mériter quelques explications de sa part. Après tout, j'étais certainement sa prochaine victime. La main tremblante de rage, je sonne longuement à sa porte

- Je vais m'occuper de tout Paul, t'inquiètes pas...mais non ce n'est pas ce que tu crois...attends une seconde, je vais voir l'imbécile qui sonne comme ça à la porte.

Elle décolle immédiatement son portable de son oreille lorsqu'elle me voit et me fixe comme si je revenais d'entre les morts. Quant à moi, je lui lance un regard si noir, si haineux qu'elle en rougit.

- C'est un peu tard pour les cours, vous ne trouvez pas ? me demande-t-elle en regardant l'heure sur son portable.

Puisque Lias avait visiblement mis le haut parleur, je peux entendre son interlocuteur s'inquiéter.

- C'est qui ?

- Euh...je...je te rappellerai plus tard dans la soirée.

Lias raccroche, et à présent il n'y a plus qu'elle et moi. Elle n'a plus d'échappatoire.

- Tu vas tout me raconter, du début jusqu'à ce " je te rappellerai plus tard dans la soirée.", ordonné-je calmement.

Elle soupire en passant la main dans ses cheveux, puis d'un signe de tête, m'invite à entrer chez elle. C'est une belle maison dont on ne peut rien voir de l'extérieur. De l'intérieur en revanche, on peut voir que pratiquement tout est en baie vitrée, excepté le salon. Elle me prie de m'assoir sur un long canapé en cuir noir une fois dans son splendide salon plutôt sombre.

- Vous voulez quelque chose à boire ?

- Non, je veux que tu t'assieds et que tu me dévoiles ton petit secret, rétorqué-je en attrapant son poignet.

Elle obéit en s'installant près de moi. Elle sort ensuite une cigarette de la poche de son petit short Nike noir puis l'allume. Je l'observe avec insistance pendant sa tâche attendant qu'elle se lance. Elle a intérêt à me raconter aucun bobard.

- Je peux vous tutoyer ? Rien que le temps de cette conversation.

- Non.

Elle lève les yeux au ciel en soupirant fortement puis se lance enfin.

- Pour commencer, je ne me suis pas servie de vous, je vous aime bien, m'annonce-t-elle en tirant une taffe tout en me souriant.

Touché!

- La question Amber, c'est pourq...

- Pourquoi je me tape ceux qui se tapent Rossi ?

J'hoche la tête en fronçant les sourcils.

- C'était la cousine de ma mère, commence-t-elle l'air nostalgique. Elles étaient inséparables. Je la connais depuis que je suis toute petite. Je l'aimais vraiment beaucoup.

- Comment vous avez pu en arriver là alors ?

- Elle a eu une liaison avec mon père, lâche-t-elle apathiquement.

Je la scrute, aphone, offusqué par ce qu'elle vient de m'apprendre. Est-elle en train de me mentir ? Je l'ignore. J'ai envie de la croire, je ne pourrai supporter davantage de mensonges venant d'elle.