Broken I

Chapitre 25

Est-elle consciente de ce qu'elle vient de m'avouer ? Réalise-t-elle comme c'est significatif pour moi ? Je me libère de ses mains moites qui caressaient mes poils de barbe. C'est trop intime. Déboussolé, je fais des allers-retours dans la classe tentant de m'assurer que tout ceci est vrai, que je ne suis pas dans un rêve, que je ne perds pas la tête. Je ne compte plus les nuits où je ne parviens plus à trouver le sommeil, est-ce assez pour faire divaguer une personne ? Lias est restée contre le tableau, elle m'examine et parait profondément blessée que je la crois incapable d'éprouver des sentiments pour une personne.

- Waouh, c'est donc ça qu'on appelle un vent ? s'exclame-t-elle en croisant les bras.

- Sors d'ici. Va en cours, répondis-je calmement en la regardant droit dans les yeux.

Elle reste tout d'abord figée devant le tableau, veut-elle s'assurer que je me porte bien ? Sans doute. Elle tourne ensuite les talons et lorsqu'elle se mît à ouvrir la porte, je me précipite de m'approcher d'elle afin de lui poser une ultime question. Elle est collée contre la porte, je suis derrière elle, m'assurant que notre distance corporelle soit assez importante. Elle tourne légèrement la tête, me donnant ainsi, accès à son oreille dans laquelle je lui souffle quelques mots.

- Pensais-tu vraiment ce que tu m'as dit ?

Elle hoche la tête et se cambre. Son postérieur et mes cuisses ne font qu'un désormais. J'éclate de rire nerveusement avant de reculer de plusieurs pas.

- Verger te manque c'est ça ?

Elle se retourne lentement et je peux lire de la honte sur son visage.

- Pardon ? m'interroge-t-elle en fronçant les sourcils.

- Sexuellement, Verger te manque ?

Elle est sur le point de répondre quand je m'aperçois que je suis en train de dépasser les limites.

- Putain ! Je suis en train de lancer un sujet sur le sexe avec une de mes élèves âgée de 18 ans, je ne peux vraiment plus tomber plus bas.

- Non. Si j'avais envie qu'il me saute, c'est ravi qu'il le ferait, répond-elle en ignorant ma prise de conscience.

- Il éprouve encore des sentiments pour toi ?

- Oui. C'est pour ça qu'il prétend vouloir retrouver son travail, pour rester en contact avec moi.

- Reste loin de lui, lui ordonné-je comme si elle m'appartenait.

- Pourquoi ? riposte-t-elle d'une voix douce, laissant paraître l'ombre d'un sourire.

- Parce qu'un type de son âge qui baise une adolescente de 17 ans qu'il a eu comme élève sans avoir des remords n'est pas un type fréquentable.

Elle soupire exaspérée, déçue de ma réponse. Devrais-je être moins dur avec elle ?

- Écoutez, vous ressentez quelque chose pour moi, ça je le sais, vous ne savez pas le cacher. Je viens de vous dévoiler que c'est réciproque, normalement il ne devrait pas y avoir de problèmes. Mais vous, vous en avez un, c'est votre fichue conscience qui avec ses principes datant d'un siècle inconnu, vous fait croire que l'âge est important, l'âge n'est pas important. Vous savez combien d'années d'écart avaient mes parents ? 12 ans...

- J'ai presqu'entièrement le double de ton âge, je pourrais être ton père Amber, l'interrompus-je.

- Oui si vous aviez eut un gosse à 15 ans, ce qui est plutôt...rare.