#FLIC | 27 - J & T

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✨️ Merci de soutenir mon histoire «IL N'Y A PAS QUE LA DINDE QUI SERA FOURRÉE À NOËL» en cliquant sur l'étoile ✨

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Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

∞ ∞∞ ∞

JODIE

Je tente d'ouvrir les paupières à plusieurs reprises pour arriver à reconnaître où je me trouve. Je me sens toute cotonneuse, engourdie. Je perçois les bruits autour de moi. Ils sont nombreux et je soulève mes bras au ralenti pour placer mes mains sur mes oreilles afin d'essayer de m'y soustraire. Mais c'est peine perdue, le brouhaha persiste. Il s'amplifie même.

Allez, Jodie fournit cet effort.

Je dois me forcer à garder les paupières ouvertes plus d'une seconde. J'ai l'impression d'effectuer une lutte surhumaine pour un résultat moindre. Ma langue tente d'humidifier mes lèvres sèches. Ma bouche est pâteuse, ma salive inexistante et déglutir me demande un effort démesuré.

Mais que m'arrive-t-il ?

Je dois arrêter de paniquer et me concentrer. Une chose à la fois. Voilà, respire et calme-toi. Premier objectif, c'est de garder les yeux ouverts pour deviner où je me trouve.

Je roule mes calots sous mes paupières pour tenter de les humidifier. Je passe mon index sur chacun d'eux pour retirer ce sable, qui a élu domicile sur mes globes. J'éprouve un mal de chien à les ouvrir. C'est bien le moment de me taper une conjonctivite. Je force pour décoller mes cils emmêlés, englués. L'effort me paraît surhumain.

Ma tête me lance. Un bruit sourd et régulier cogne à mes tempes, tel un pivert sur un tronc d'arbre. La sensation est douloureuse. Et puis, c'est quoi, ce froid que je ressens dans mon corps ? Je dois contrôler mes membres, qui se mettent à trembler. Comme si je n'avais pas autre chose à m'occuper ?

Putain ! Mais ouvre les yeux, Jodie !

Soudain, l'image de Théo se placarde sur mes iris. Il me sourit, il est si beau, si prévenant. Son amour se diffuse dans mes veines et je sens mon corps se réchauffer. Pas beaucoup, mais bien assez pour ne plus grelotter.

Pense à notre banane...

Mais de quoi parle-t-il ? Sans que mon geste soit conscient ou voulu, mes mains se déplacent et se posent sur mon ventre. Une vague se forme sous mes doigts.

Ne t'inquiète pas mon bébé, ça va aller...

Mon bébé ?

C'est quoi, ce délire ? Je ne suis pas enceinte. Juste, malheureuse comme les pierres. Théo ? Tout se bouscule dans ma tête. Mon départ pour l'université... Ses pleurs. Les miens. Il me supplie de rester. J'en fais autant intérieurement. Je l'aime tellement. Pourtant je monte dans cet avion, qui va créer un fossé de 4 000 kilomètres entre nous. Je le regarde par le hublot. Mon cœur me hurle de quitter ce fauteuil, de le rejoindre, et, malgré ça, je reste assise, engluée sur place, il m'est impossible de me lever.

Il n'y a pas que la dinde qui sera fourrée à NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant