CHAPITRE 45.

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Le réveil de ce matin est assez doux, comparé aux autres jours. Je ne reçois pas de seau d'eau sur la tête et mon matelas n'est pas renversé, avec moi dessus en prime. Non, ce matin c'est la douce chaleur des rayons du soleil qui me tire de mon sommeil.

Mes yeux s'ouvrent alors doucement et ma main vient attraper mon téléphone posé sur la table de chevet. Redressant légèrement ma tête, je regarde l'heure : sept heures. Ce n'est pas vraiment une heure tardive, mais comparé aux autres jours, c'est l'équivalant une bonne grasse matinée.

D'un geste, j'ôte la couverture de mon corps et vient m'assoir sur le bord de mon lit. J'observe le magnifique ciel bleu et ferme quelques instants les yeux pour sentir un peu cette chaleur naturelle.

Cinq longs jours, ou plutôt une éternité de mon point de vue, se sont écoulés depuis mon premier entrainement au tir, si on peut vraiment parler d'un entrainement. Cela avait été coupé court après cette brève apparition d'un Mattheo doux, chaleureux et incroyablement joyeux. Mais comme je m'en suis bien douté, l'homme imbuvable et froid était vite revenu, arrêtant radicalement mon entrainement. Au final, vingt minutes, c'est le temps de mon cours.

Entre ce fameux jour et maintenant, mes journées étaient quasiment les mêmes : réveil à six heures, voir un peu avant selon les désirs de Monsieur Greene, ensuite c'est entrainement au combat ou bien avec l'arme pendant trois heures au minimum. Le reste de mes journées sont assez libres après, mais généralement je prends ma douche et je prends mon déjeuner. A contre cœur, je me suis finalement habituée à cette routine.

Après ce rapide bain de soleil, de vitamine D, je m'extirpe totalement de mon lit et à peine la plante de pied sur le sol, je m'étire. Je pense une seconde a aller dans la salle de bain, mais mon ventre se met à crier famine alors j'abandonne ma chambre.

Aucun bruit, rien. C'est le silence total dans cette maison et cela me fait drôle. Depuis que je suis dans cette demeure, il n'y a jamais eu un silence si pesant et même si Mattheo me gave parfois, j'aimerais juste le voir monter ses escaliers et faire sa leçon de morale à deux balles.

Je finis par descendre à pas de loups et me retrouve dans un rez-de-chaussée vide, froid et incroyablement calme. Un frisson me parcoure à mesure que je m'approche pied-nu de la cuisine.

Il n'y a vraiment personne. Elise ne commence pas avant dix heures, ne pas la voir ne me choque pas vraiment, mais l'absence de Mattheo m'intrigue. Et tandis que je m'interroge, j'entends des voix, lointaines et peu distincte, mais je réalise que je ne suis finalement pas seule. Je souffle, soulagée de cette nouvelle, et me dirige vers les voix, sur ma gauche vers cette porte au fond de ce petit couloir après le mur de séparation de l'escalier.

Je m'apprête à poser ma main sur la poignet afin d'ouvrir la porte quand la voix de Mattheo me stoppe soudainement.

— Sérieux, j'ai pas besoin que tu me balances mes chiffres à la gueule. Je les connais par cœur !

— Je sais, répond la voix d'Ayden.

Mon idée d'ouvrir la porte s'évapore, Mattheo n'est pas seul et ça ne ressemble pas à une visite de courtoisie. Les voix des garçons semblent assez fermées. Les déranger pourrait énerver Matt et franchement, je n'ai pas la force de supporter cette tête de con aujourd'hui.

Ma main vient se mettre le long de mon corps et écoute l'ordre de mon cerveau. Je m'éloigne discrètement et doucement de cette porte, afin de les laisser avoir cette discussion privée, mais les phrases qui suivent me stoppe aussitôt dans mon élan.

— Alors pourquoi tu es là ? T'es clairement pas venus pour parler du beau temps.

— On est en pleine chute depuis la mort de Lyov, nos marchés deviennent...

BLACK CODE | Dark romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant