BLACK CODE | Dark romance

CHAPITRE 36.

— Qu'est-ce que tu veux ? demande Mattheo agressivement.

Je lance un regard en coin à mudak alors que nous prenons place autour de l'îlot centrale. Difficilement, je m'installe sur la chaise haute, mes articulations me lançant. Les garçons restent debout, Ruddy en face de moi et Mattheo à ma droite. Ce dernier allume d'ailleurs une cigarette qu'il a glissé entre ses lèvres un peu plus tôt. Ruddy, lui, pose violement un dossier noir devant lui et regarde d'un mauvais œil Mattheo. Clairement, ce n'est pas l'amour fou entre, c'est une haine qui dépasse celle que je partage avec mon protecteur.

— J'ai quelques news et Tyler n'est pas là, je viens voir la petite poupée à ta gauche, lui répond Ruddy en me faisant un clin d'œil.

Mon sourire se fige en une grimace et je me tourne vers Mattheo. Son regard est glacial, son visage fermé, et ça dépasse toutes les limites. Peut-être que je ne suis pas la personne qu'il déteste le plus au monde, finalement. Néanmoins, je dois être dans le top trois, juste après mon père ou un peu avant.

— Elle s'appelle Irina, au cas où tu aurais oublié, c'est pas poupée.

Tout en gardant mon regard fixé sur mudak, mes sourcils se haussent de surprise lorsque j'entends Mattheo rappeler à Ruddy mon nom, lui qui semble prendre plaisir à continuellement m'appeler par ce stupide surnom qu'il a trouvé.

— Et puis, c'est pas Ayden qui gère la merde en l'absence de Tyler ? reprend mon protecteur.

— Si, mais là ça concerne Irina !

Ruddy répond en insistant bien sur mon prénom. Je me tourne vers lui et le fixe alors qu'il a ses yeux rivés sur Mattheo. Mon regard fait un ping-pong entre eux, constatant qu'ils se livrent un duel visuel, les torses bombés comme pour montrer la puissance qu'ils ont. Une soudaine atmosphère électrisante, assez lourde, nous gagne, et prenant mal à la nuque, je finis par laisser mon regard se perdre dans le vide. Mon coude se pose sur la surface froide et je cale mon menton dans le creux de ma main.

Je soupire et attends quelques minutes avant de prendre la parole.

— Tu voulais quoi ? demandé-je.

Ruddy détourne son regard pour le poser sur moi. Ses yeux s'illuminent, mais je ne le relève pas. Un léger sourire en coin se dessine sur ses lèvres avant qu'il n'ouvre le dossier devant lui. Il y sort quelques photos qu'il jette devant moi.

— Te montrer ces photos, me dit-il.

Je les saisis et les observe attentivement, quand soudain une photo attire mon attention. Je reconnais instantanément la silhouette de l'homme, sa position et les détails plus ou moins flous. Cette photo est la même que celle que j'ai vue dans le bureau de mon père avant son horrible assassinat.

Je la tourne vers Ruddy afin de lui montrer ce bout de papier plastifier et la parole.

— Qui est ce gars ?

Il y jette un coup d'œil tandis que Mattheo me l'arrache des mains brutalement. Je me tourne vers lui, le voit étudier la photo avant de la poser délicatement sur la surface. Ses yeux se posent sur moi et durant quelques secondes nos yeux s'accrochent. Je détourne mon visage la première, reprend la photo et fixe Ruddy, qui me répond enfin.

— Il se fait appeler l'épine.

— L'épine ? pouffe Mattheo. Sérieux, c'est quoi ce surnom stupide ?

— C'est quoi son vrai nom ?

Je demande ignorant totalement la remarque de mon protecteur, même si je n'en pense pas moins. C'est vrai que ce surnom est assez débile et ne fait pas si mafieux que ça.