— Lève ton cul, princesse !
Sa voix agaçante ne me tire pas vraiment de mon sommeil, c'est plutôt l'eau froide qu'il me lance d'un coup. Je hurle de surprise, grelote et je me redresse brutalement. Mes yeux se posent automatiquement sur lui, debout à côté de moi et devant la fenêtre, seau en main, il me fixe, sourire sadique sur les lèvres, cheveux humides et son air hautain.
— Mais t'es malade ? fulminé-je.
— Il est six heures, enchaine-t-il.
Je grogne intérieurement.
Une semaine s'est écoulée depuis notre sortie de la clinique. Durant ces sept jours, Mattheo n'a cessé de me rappeler ce réveil matinal à six heures, mais jamais je n'aurais imaginé qu'il choisirait de me tirer du sommeil en utilisant un seau d'eau froide, voir même glacée.
— Magne-toi, j'ai des choses plus importantes à faire que t'entraîner, crache-t-il.
— Y a d'autres manières de réveiller les gens.
— Mais elles sont moins drôles. Allez, bouge ton cul, princesse.
Sur ses paroles irritantes, Mattheo sort de ma chambre. Je soupire et attrape mon téléphone sur la table de chevet, maudissant ce mudak. Cet enfoiré, ce connard qui m'insupporte à longueur de journée. Durant cette semaine, il n'a fait que me lancer des piques, jouer avec mes nerfs et je ne me suis pas vraiment laisser faire, à son grand désespoir.
Je tapote sur l'écran et regarde l'heure. Je fulmine aussitôt intérieurement et ne peux m'empêcher d'hurler sur Mattheo dans la langue de mes origines.
— IL EST MOINS QUINZE, MUDAK. VA APPRENDRE A LIRE L'HEURE !
Alors que je me bats pour me défaire de ce draps qui me colle à la peau, la réponse de Mattheo ne tarde pas à suivre. Sa voix se porte, comme s'il hurlait, mais je l'entends parfaitement comme s'il était dans la même pièce que moi.
— ON EST EN AMERIQUE ICI, ON NE PARLE PAS LA VODKA.
— Svoloch' !
L'insulte sort de ma bouche dans un murmure tandis que je m'extirpe du lit en rejetant les draps mouillés loin de moi. Je me tourne vers le matelas totalement humide, trempé et dégoulinant, puis soupire profondément. Vraiment quel connard il fait. Me réveiller avec un seau d'eau glacée. C'est à se demander s'il utilise sa cervelle quelquefois.
Ne voulant pas perdre de temps pour le séchage de ma literie, j'enlève aussitôt les draps et les jette dans un coin de ma chambre puis avec les quelques forces en moi, j'attrape le matelas et le soulève. Avec difficulté je parviens à le coller à la fenêtre, en espérant que la chaleur du soleil puisse le sèche d'ici ce soir.
Sans perdre une minute de plus, je vais dans la salle de bain et ouvre le robinet simplement pour me passer un coup d'eau sur le visage. L'idée de prendre tout mon temps, de faire patienter Mattheo en bas, me tente vraiment, mais je ne fais rien. Honnêtement, je me suis levée du mauvais pied, et on m'a surtout réveillé brutalement, alors je n'ai pas la patience de supporter ses piques dès le matin.
Il y a peut-être un seul avantage à mettre pris un seau d'eau sur le visage, c'est que l'humidité me permet d'attacher parfaitement mes cheveux en une haute queue de cheval, aucune mèche rebelle de dépassant. J'ôte mon pyjama, retourne dans la chambre en sous-vêtement afin de prendre un short et un débardeur que j'enfile en vitesse avant de sortir de la chambre.
J'ouvre à peine la porte que sa voix hurle dans toute la maison.
— TU BOUGES TON CUL OU PAS ? J'AI AUTRE CHOSE A FOUTRE !
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BLACK CODE | Dark romance
Ficción GeneralSept mois. C'est le temps qu'il reste à Irina avant d'être majeur. Unique fille de Lyov Rozanov, elle attend avec impatience le jour où elle apprendra les rouages du réseau de la mafia de son père. Elle ne s'attendra pas à ce que tout ce qu'elle po...