BLACK CODE | Dark romance

CHAPITRE 46.

— Punaise, ça sent ultra bon dans cette maison !

La voix d'Ayden résonne dans le couloir que je viens de quitter quelques secondes plus tôt, telle une petite fouine, avant d'être prise en flagrant délit par Elise. La douce cuisinière me fixe derrière son plan de travail. Depuis quelques secondes, nous nous fixons dans le blanc des yeux. Sans nous dire un mot, dans un silence glacial.

A vrai dire, quand j'ai vu qu'Elise était là et qu'elle avait parfaitement vu que j'épiais la conversation de Mattheo avec son cousin, je suis restée stoïque tel une statue. J'ignore pourquoi j'ai réagi ainsi, ce n'est pas en restant immobile que je vais disparaitre de son champs de vision. A l'avenir, je devrais être plus discrète, ou peut-être ne pas écouter aux portes.

— Tiens, Irina !

A l'entente de mon prénom, je me tourne, coupant le contact visuel avec Elise, pour faire face à Ayden. Un sourire se dessine sur mes lèvres et je le salue à mon tour. Derrière lui, Mattheo stoïque, droit comme un I et le regard braqué sur moi. Son visage reste fermé, dénués de toute expression qui pourrait le rendre un peu plus humain, mais ses yeux c'est autre chose. Il y a une petit lueur dans son regard, quelque chose de nouveau pour lui, mais franchement, je ne m'attarde pas plus. Cependant, je ne peux détacher mes yeux des siens, me plongeant dans ses iris marrons. Hypnotisé par son regard, je vois du coin de l'œil Ayden passer à côté de moi. L'héritier Stone me donne un petit coup de poing à l'épaule, léger et amical, mais je ne lui prête pas plus attention.

Mes yeux sont rivés sur Mattheo et d'un rapide coup d'œil, je détaille sa coiffure et sa tenue très basique. Ses cheveux sont ébouriffés, en bataille comme s'il était à peine réveillé quand son cousin a débarqué. Mais je dois bien m'avouer que cela lui donne un charme étrangement attirant, une beauté sauvage qui me donnerais presque envie de passer ma main dans sa crinière foncé. Ses vêtements, eux, sont inhabituels à ce qu'il porte les autres jours. Cet idiot venait réellement de se lever quand Ayden est arrivé.

Sur lui un simple jogging gris et un t-shirt noir, laissant ses avant-bras nu, me montrant encore plus sa musculature, me dévoilant les veines qui les parcourent.

Mattheo finit par sortir une cigarette de la poche de son jogging. Je le regarde, ou le contemple, venir la mettre lentement entre ses lèvres humides puis l'allumer. Durant cet instant, à chacun de ses gestes, Mattheo ne m'a pas quitté des yeux et moi non plus. Je suis comme accrochée soudainement à son regard, captivé par cette lueur nouvelle et étrange qui se dégage de ses iris.

Ses doigts viennent attraper la cigarette et l'éloignent de sa bouche tandis que sa langue vient humecter ses lèvres. Sans que je m'y attende, un frisson me parcoure, le long de mon échine avant que je décide de briser le contact visuel. J'ignore ce qu'il vient de se passer, mais cette sensation soudaine et brutale était étrangement agréable.

— Qu'est-ce que tu nous cuisines de bon ? demande Ayden.

Je secoue ma tête, tentant d'oublier cet instant, et regarde l'aîné Stone. Il vient de s'installer sur l'une des chaises autour de l'îlot centrale et regarde Elise préparer le repas de ce midi. L'odeur subtile des épices vient chatouiller mes narines et me met littéralement l'eau à la bouche.

Je viens trouver Ayden et m'installe à côté de lui sur sa droite. Observant la cuisinière de Mattheo, je m'assois sur l'une des chaises hautes et m'appuis sur la surface.

Les gestes d'Elise sont fluides et semble tellement facile, mais pour avoir eu quelques cours de cette charmante femme, ce n'est en rien facile. Je ne dois pas être douer pour la cuisine et encore moins tenir des couteaux.