PROLOGUE.

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La mort.

La pluie.

Ma vie ne peut pas être au plus bas et pourtant, en ce moment, elle se résume à ça.

J'ai perdu un être cher, et celui que j'appelais frère de cœur m'a laissée seule, enfin pas tout à fait. Soi-disant, je suis avec des personnes de confiance, des alliés de mon père, mais ils ne sont que des inconnus, des étrangers. Et pourtant, je vis avec l'un d'entre eux. Il est méprisant, odieux et froid. Ses cheveux bouclés sont devenus mon cauchemar récent, l'odeur de sa cigarette envahit constamment mes narines, et son mépris à mon égard me rend folle.

Face à ce cercueil, je retiens mes larmes, je retiens ma peine et ma souffrance. Je ne laisserais pas le plaisir à ces étrangers de me voir en deuil, de voir ma tristesse éclater. Je préfère la solitude de cette pièce que je dois appeler chambre.

Les gouttes de pluie s'abattent en un doux son, accompagnant les paroles du prêtre. Ma main se pose sur le bois et mes jambes deviennent plus fébriles, mais je ne m'effondre pas. Cela attendra que je sois seule.

La boite descend tandis que le prête ferme son livre, faisant le signe de croix. Je ne suis pas croyante et pourtant j'imite timidement son geste, regardant le cercueil s'enfoncer dans le trou. A cet instant, je réalise qu'il n'est plus de ce monde.

Je tourne mon visage, regardant par-dessus mon épaule et les fixant, eux, mes protecteurs, les alliés de mon père. Ils sont tous debout, visage fermé, mains jointes devant eux et alignés les uns à côtés des autres, tel une belle brochette d'idiot.

Mes yeux les observent un par un, lentement, jusqu'à ce qu'ils se posent sur lui, ce crétin aux cheveux bouclés. Il est le seul à fumer une cigarette, une main négligemment dans la poche de son pantalon. Il se soucie peu de tout cela, se moquant d'être présent, et il crache la fumée avec un air hautain. D'un geste anodin et prétentieux, il jette son mégot dans l'herbe, sans se préoccuper de l'écraser, puis il pose son regard méprisant sur moi.

Je réprime une grimace de dégoût, refusant de me laisser entraîner dans son jeu. Ce n'est vraiment pas le moment ni l'endroit, mais une seule question tourne dans mon esprit.

Comment les choses ont-elles pu tourner au drame et m'amener dans cette situation ?

BLACK CODE | Dark romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant