Prise par surprise, je me débats instinctivement, essayant de me libérer de cette emprise. Mes pensées sont confuses, mêlant la douleur de la perte de mon père à la peur et à la colère face à cette intrusion violente dans ma vie.
Le souffle coupé, les larmes coulant silencieusement sur mes joues, je me bats pour retrouver ma liberté, pour échapper à cette main qui me retient. Je refuse d'être emportée sans réagir, sans me battre pour la justice, pour honorer la mémoire de mon père.
Dans le salon, l'homme me tourne brusquement et me plaque violemment contre le mur, sa main toujours fermement posée sur ma bouche. Je le regarde, mes yeux s'écarquillent d'effroi et de surprise. Les larmes qui coulent déjà sur mes joues s'intensifient, mêlant la peur, la tristesse et la confusion. D'un geste rapide, j'écarte sa main de ma bouche et me jette dans ses bras. Mes sanglots couvrent ma voix, m'empêchant de prononcer son nom.
Il est là, vivant et sans une égratignure.
Stanley.
Dans son étreinte protectrice, je trouve un peu de soulagement, un peu de réconfort au milieu de cette tragédie. Les larmes continuent de couler bien que je ne me sente plus seule. Mais à peine quelques instants passent avant qu'il ne me repousse doucement, me tenant par les épaules.
—Nous n'avons pas le temps.
Sa voie est l'équivalent d'un électrochoc, me ramenant à la triste réalité. Il est essoufflé, comme s'il venait de mener un intense combat pour sa vie. Son visage est indemne, mais les jonctions de ses phalanges sont égratignées. Je le regarde, bien intriguée sur ce qu'il avait pu faire tout ce temps et prend conscience qu'il s'était battu, il n'avait jamais été avec mon père. Des questions sans réponses viennent au fur et à mesure que je le vois regarder tout autour de lui.
Qu'avait-il donc fait jusque-là ? Pourquoi laissé mon père seul à sa réunion ? A-t-il peur de quelque chose, d'un secret ou d'une personne ?
Je sens mon corps se vider peu à peu, comme si le stress et l'adrénaline, qui me maintenaient en haleine jusqu'à présent, sont en train de redescendre. Ma vision diminue doucement, ne laissant plus que le visage en alerte de Stanley.
La pression redescend et j'ai besoin de reprendre des forces. Je suis épuisée.
Prenant appui contre le mur, mes yeux ne quittent pas Stanley. Je sens mes paupières s'alourdir. L'adrénaline cède place à l'épuisement, mais je lutte pour rester consciente. Je sais que ce n'est ni le lieu, ni le moment. Nous sommes seuls contre un nombre inconnu d'ennemis, qui viennent me tuer délibérément mon père.
Le regard de Stanley se pose sur moi.
—Il faut bouger.
Je l'écoute et suis complètement d'accord avec lui, mais je n'ai plus la force de parler. Une boule dans ma gorge m'empêche de prononcer un seul mot. Chaque seconde qui s'écoule me vide de mon envie, de ma volonté de survivre. Je ne suis plus qu'un zombie, une coquille vide. Je n'ai plus la force de pleurer, d'hurler ma peine et ma douleur, marcher devient une corvée, que je souhaite éviter. Je ne veux rien d'autre qu'abandonner et rejoindre mon père, mais Stanley est face à moi. Ses yeux sont une bouée de sauvetage parmi ce tsunami de chaos.
—Je sais que tu es épuisée et que l'adrénaline redescend, mais tu dois puiser dans les forces qu'il te reste pour continuer. D'accord ? murmure-t-il en prenant mon visage entre ses mains.
Le contact réconfortant de ses mains chaudes sur ma peau froide me procure une sensation de réchauffement qui fait naître en moi une lueur d'espoir. Sa présence rassurante et protectrice m'inspire une confiance aveugle. Je sais au plus profond de moi que je le suivrai où qu'il aille. Dans ce monde incertain, il est devenu ma boussole, mon unique source de force et de détermination. Nous ne sommes plus que deux contre le monde.
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BLACK CODE | Dark romance
Fiksi UmumSept mois. C'est le temps qu'il reste à Irina avant d'être majeur. Unique fille de Lyov Rozanov, elle attend avec impatience le jour où elle apprendra les rouages du réseau de la mafia de son père. Elle ne s'attendra pas à ce que tout ce qu'elle po...