CHAPITRE 23.

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Seule !

Je me sens complètement isolée au milieu de toutes ces personnes qui m'adressent des sourires de compassion rapide. Je réponds d'un rapide sourire tentant de dissimuler mon malaise. Cette cérémonie en l'honneur de mon père est magnifique et lui rend un dernier hommage, mais je trouve que peut-être, elle est un peu excessive. Tous ces gens, est-ce que mon père les connaissait ? Et eux, le connaissaient-ils ? Ou ne sont-ils que des amis de Tyler ? Peut-être même ses hommes, qui sait. Tout ce que je sais c'est que Stanley n'est pas là, ni même Leonid.

D'un rapide regard, je cherche Alisonne ou Selene, mais elles sont introuvables, cachés dans la foule d'individus tous vêtus de noir. Jordan et Chad ont aussi disparus et plus je regarde chaque visage dans cette masse d'être humain, plus je réalise que la famille de Tyler n'est plus là. Ils se sont comme volatilisés, dissipés dans l'air sans laisser une seule trace. Mais j'y trouve tout de même un avantage : Mattheo a disparu de mon champs de vision. Pas de boucles brunes à l'horizon, pas de visage fermé ni de regard méprisant. Je respire enfin.

Les conversations des invités bourdonnent dans l'air couvrant la douce mélodie qui n'était qu'un subtil fond sonore quand je suis arrivée. Je n'arrive plus à penser clairement tellement ma voix intérieur se mélange à celle autour de moi. J'étouffe entre les individus qui ne font clairement pas attention à moi. Un coup d'épaule ou un coup de coude, le choix est multiple alors que je me faufile entre eux pour atteindre la cuisine.

Le trajet est difficile, long et écrasant, mais je finis tout de même par y arriver. Le plan de travail de la cuisine apparait doucement entre deux épaules d'hommes très imposant. Je me glisse rapidement entre eux lorsqu'une ouverture se présente à moi. Cette journée ne peut-elle pas se terminer rapidement ? J'aimerais rentrer chez Mattheo et m'enfermer dans le noir jusqu'à demain matin. Je ne veux plus voir personne, respirer tranquillement et être au calme, loin de ce brouhaha oppressant.

Je m'approche du plan de travail où diverses boissons et petits-fours trônent. Tout à l'air succulant, mais l'appétit n'est vraiment pas au rendez-vous en ce moment. Je veux simplement boire quelque chose afin d'apaiser cette irritation dans ma gorge, je veux m'occuper un peu pour oublier les sentiments qui menacent d'exploser devant tout le monde.

Je pose la boite du téléphone, que j'ai toujours en main depuis que j'ai quitté le bureau de Tyler, sur le plan de travail. Inconsciemment, je saisis un verre, suivi d'une bouteille que je dévisse. Je me sers sans savoir quelle est la limite à ne pas dépasser, je ne sais même pas quel genre d'alcool je viens de prendre. C'est une première, et je suis conscient que je ne devrais pas le faire, mais personne ne prête attention à moi.

— Il me semble que les mineurs n'ont pas le droit de consommer de l'alcool avant l'âge de vingt et un ans.

Cette voix surgit soudainement à ma gauche, me prenant par surprise malgré le brouhaha assourdissant des conversations tout autour. Je sursaute légèrement et me tourne pour croiser le regard marron de cette mystérieuse femme que j'ai rencontré rapidement un peu plus tôt dans la journée. Enfin, rencontré est un bien grand mot, je l'ai rapidement croisée avant qu'elle ne me bouscule pour s'enfuir du bureau de Tyler, son frère si je me souviens de ce qu'il m'a dit. Nous n'avons pas échangé un seul mot, simplement un court regard où elle m'a semblé froide et méprisante. J'ai fait un certain rapprochement entre elle et Mattheo, bien que je ne sache pas si cela s'avère être vrai.

— Mais si tu veux vomir tes tripes demain matin, libre à toi !

Je pose la bouteille à côté de mon verre que je laisse sur ce plan de travail, hésitant à boire son contenu. Sa phrase me fait réfléchir, je n'ai pas spécialement envie de passer ma matinée la tête dans la cuvette des toilettes à vomir à en pleurer.

BLACK CODE | Dark romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant