CHAPITRE 31.

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Mon attention est immédiatement attirée par cette voix, et je me tourne rapidement pour faire face au visage impassible du Dr Simons. Ses yeux sont fixés sur Mattheo et il ne semble pas le quitter du regard.

— Qu'est-ce que tu fous, ici ? demande-t-il.

— Je rendais une petite visite à notre chère protégée, répond-il.

Alors qu'il répond au Dr Simons, je tourne lentement mon regard vers lui pour le voir en train de me fixer, sourire étrange sur ses lèvres. Ses paroles ne sont qu'un tissu de mensonge et j'espère que le Dr n'est pas si dupe.

Son emprise autour de mes cuisses se desserrent et je libère à mon tour son bras. Sa bouche se crispe en un sourire forcé, son nez se retrousse légèrement avant qu'il ne recule de quelque pas. Ses yeux ne quittent pas les miens alors que le Dr Simons prend une nouvelle fois la parole.

— Dégage de cette chambre et retourne dans la tienne. Si je dois t'attacher à ton lit et t'enfermer à double tour pour que tu y restes, tu sais que je le ferais. Certains l'ont été pour moins que ça.

Le Dr Simons prend une voix ferme, très autoritaire sans pour autant hurler. Les mains dans les poches de son pantalon, il fixe intensément Mattheo, que je regarde rapidement tandis qu'il répond.

— C'est toi le chef.

Mon regard reste sur Mattheo qui imite de façon arrogante une parfaite révérence théâtrale avant de quitter ma chambre, prenant soin de donner un coup d'épaule en passant près du Dr Simons. Ce dernier soupire, puis pose les yeux sur moi avec un sourire tendre sur ses lèvres. Il se déplace avec une démarche légère et confiante, contournant le lit pour se positionner en face de moi. Ses doigts chauds se posent délicatement sur ma cuisse blessée, ses yeux scrutant attentivement le pansement avant de le retirer pendant que j'observe ses gestes, me crispant à chaque contact douloureux, comme si des milliers de petites aiguilles perçaient ma peau.

Une brise fraîche se faufile délicatement le long de ma cuisse meurtrie par la balle. Je porte alors un regard curieux sur l'empreinte qu'elle a laissée, sans m'attendre à voir une marque rouge tout autour du petit trou. Du sang s'y échappe et les gouttes s'écrasent au sol dans un rythme régulier et lent.

— Je vais devoir recoudre ça, m'informe le Dr Simons, mais tu n'échapperas pas à la cicatrice.

— Sans anesthésie ? demandé-je.

Je lève mon visage pour regarder le Dr Simons dont les yeux se posent sur moi. Je veux bien le laisser recoudre ma plaie, mais de là à le faire sans anesthésie, je crois pas vraiment être prête pour ça. Sentir l'aiguille entrer dans ma peau à de multiples reprises, sentir le fil glisser dans ma chair, non très peu pour moi.

Le Dr Simons me fait un sourire rassurant avant d'émettre un doux rire et de me répondre.

— Si tu te sens prête, on peut le faire sans anesthésie.

— Je crois que niveau douleur, j'ai assez subi ces derniers jours.

— Avec anesthésie, j'ai compris.

Son sourire s'étend jusqu'à ses oreilles, montrant sa dentition parfaite avant de m'informer qu'il va aller chercher le matériel requis. Le Dr Simons sort rapidement de la chambre et me laisse seule avec le bruit agaçant du monitoring. Je n'ai qu'une envie, l'éteindre, le débrancher ou bien le balancer à travers cette fenêtre, n'importe quelle solution si cela peut me permettre d'avoir un peu de silence dans cette pièce.

Dans les couloirs, des infirmières passent en chuchotant et pensant être discrète, mais leur conversation est parfaitement audible. Je vois aussi un patient courir suivit par une infirmière et un médecin, il y a également une femme de ménage qui passe la serpillière sur le sol. Petit casque sur les oreilles, elle semble ignorer l'environnement autour d'elle et ne fait que fixer le sol brillant sous la lumière des plafonniers.

BLACK CODE | Dark romanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant