The Devil's Wolf Tome 1

- 51 -

Point de vue de Cole.

Je suis incapable de le croire. Ce n'est pas possible, pas après tout ce que nous avons traversé ensemble. Je ne veux pas y croire. Elle m'a abandonné. Elle a baissé les bras. Elle n'a pas voulu se battre pour nous. Pour moi. Cette pensée me brise, chaque seconde un peu plus, comme une lame dans le cœur.

Je n'ai pas pleuré souvent dans ma vie, je n'étais pas de ceux qui laissaient les émotions me submerger. Mais depuis qu'elle est là, entre la vie et la mort, tout a changé. Les larmes coulent, elles coulent sans fin, emportant avec elles tout ce que je croyais être solide en moi. Ce n'est plus de la douleur, c'est un vide, un gouffre sans fond.

Je me tiens devant elle, face à cette chambre d'hôpital silencieuse. La lumière froide et artificielle frappe son visage, et je ne reconnais plus ce corps qui lui appartient. C'est une coquille vide, une ombre de ce qu'elle était. Cette femme pleine de vie, de rires et de folie, est là, figée, le souffle suspendu dans le néant.

– Mon amour, réveille toi, s'il te plaît. Je murmurais ces mots, presque comme une prière. Allez, ouvre tes beaux yeux. Montre moi un signe.

Je serre sa main, en cherchant à retrouver la chaleur de sa peau. Mais ce n'est qu'un pâle souvenir. Ses doigts sont froids, presque figés, et un pincement violent me traverse le cœur. C'est comme si tout était devenu irréel, comme si j'étais coincé dans un rêve horrible.

– Tu sais, ça fait un moment que tu es ici, et ça nous manque à tous, ton rire, ta bonne humeur, ta manière de remettre tout en place avec tes petites répliques acérées. Je prends une profonde inspiration, mon regard se perdant sur son visage. Josh et Amber viennent chaque jour, tu sais. Ton père reste fort, tes frères aussi. Mais c'est toi qui nous manques. C'est toi qui tiens tout ensemble.

Elle reste là, immobile, dans ce grand lit blanc. La balle n'a pas touché d'organes vitaux, mais elle a laissé son empreinte. Les médecins l'ont plongée dans un coma artificiel, espérant qu'elle se rétablisse, qu'elle lutte pour revenir à nous. Mais la fatigue l'a rattrapée, l'a écrasée. La douleur, la privation de nourriture, de tout ce qu'elle avait besoin pour tenir.

À présent, c'est à elle de choisir. Elle doit ouvrir les yeux. Elle doit revenir à nous.

Cela fait déjà deux jours, et chaque minute qui passe est une torture. Les médecins avaient promis qu'elle finirait par se réveiller, mais à chaque seconde d'inaction, l'espoir s'amenuise. L'incertitude me ronge, me dévore de l'intérieur.

Les bruits des machines se mêlent aux battements de mon cœur. Le bip de l'appareil, le souffle intermittent de la respiration assistée, tout ça me fait l'effet d'une cloche qui sonne, inlassablement, pour annoncer que je pourrais perdre la seule personne qui compte vraiment.

– Cole. Une main se pose doucement sur mon épaule. C'est Josh, sa voix fatiguée, brisée. Tu devrais rentrer te reposer.

Je le regarde. Il est là, tout près, mais je vois bien qu'il est dans le même état que moi. Sa peau est pâle, ses yeux rouges et gonflés de larmes. Il est épuisé, il porte en lui toute la douleur et l'angoisse qu'il essaie de cacher, tout comme moi.

Mais je ne peux pas partir. Je ne peux pas la laisser seule ici, à combattre sans moi.

– Je reste. Ma voix est froide, presque glaciale. Je tourne mon regard vers lui, mais il n'y a ni colère, ni reproche. Juste... un vide. Je reste ici.

Josh ne dit rien, il s'assoit en silence en face de moi. Peut-être qu'il comprend. Peut-être qu'il sait que, peu importe combien on me dit de me reposer, je ne pourrai jamais tourner le dos à Sophie, même pour quelques heures.