Les cris et les applaudissements faisaient un bruit monstre, mais Taehyung avait décidé qu'il n'en entendrait rien.
Le bruit l'avait toujours affecté. Il pouvait faire passer le blond par toutes les émotions. Parfois, le bruit lui faisait du bien. Le lendemain, il l'irritait jusqu'au dessous de sa chair.
Ce soir, Taehyung savait qu'il aurait pu l'apprécier, mais il ne voulait pas entendre la cacophonie d'un monde qu'il ne faisait que découvrir. La seule chose que Taehyung voulait entendre, c'était Jungkook.
Quand le plus jeune revenait sur le côté du cercle, essoufflé, transpirant, et qu'il encourageait Jennie, Taehyung se concentrait sur sa voix. Il touchait son dos, discrètement, caressait sa nuque, effleurait ses doigts.
Taehyung ressentait le besoin de montrer au brun qu'il était là, que si tout son monde devait s'effondrer cette nuit, il serait là pour encaisser avec lui.
Sur la piste, Jennie optait plutôt pour des mouvements debout tandis que Jungkook était celui qui maîtrisait mieux le sol. Ils se complétaient parfaitement, donnant une impression de connexion née, là où Jennie pouvait lire dans le mouvement de Jungkook qui lui-même pouvait prédire les pas de la jeune femme.
Les parties improvisées ressortaient aussi bien que si elles avaient été travaillées. Les corps des danseurs semblaient se battre sur la piste. Les insultes fusaient sans un mot, les provocations sans geste, et Taehyung pouvait sentir à quel point Jungkook était vivant, en cet exact moment.
Le blond se mit à penser qu'il n'avait désormais plus qu'une mission ; faire vivre Jungkook autant qu'il vivait maintenant. Il voulait qu'il brille chaque matin de cette façon, qu'il inspire et expire avec autant d'entrain chaque seconde sa vie.
Près de lui, Taehyung pouvait sentir les présences d'Hoseok et Jimin. Leurs corps étaient aussi crispés que détendus, comme si des millions de souvenirs, certains plus tristes que d'autres, leur revenaient en tête à la vue de la passion de Jungkook.
Ses deux amis pouvaient voir, une dernière fois, sur cette piste qui n'était autrefois qu'un béton dur et blessant, cet enfant à qui il était l'heure de dire au revoir.
Jungkook était le plus jeune, mais il avait toujours été celui qui prenait pour tout le monde. Lorsqu'il effectua une figure et que son teeshirt glissa le long de son dos, Jimin attrapa la main d'Hoseok, serrant ses doigts dans les siens à la vue de cette longue cicatrice pour laquelle Jimin ne cessait de se punir.
Ils revoyaient ces jours où Jungkook rentrait à leur hangar, blessé, le sang collé à ses vêtements, son éternel sourire faux accroché aux lèvres. Il passait ses journées dehors à faire les choses pour eux, parce qu'ils avaient trop peur, parce qu'ils n'y arrivaient pas, mais Jungkook n'avait jamais été en colère contre ça.
Jamais il ne leur en avait voulu, pas une seule fois. Même quand c'était lui qu'on frappait, lui qu'on malmenait, lui qu'on marquait, Jungkook n'avait jamais pensé qu'il aurait été mieux que ce soit ses amis qui prennent pour lui.
Et cette nuit, sur le parquet, Hoseok avait l'impression de comprendre ce que Jungkook voulait dire quand il assurait avoir tué qui il avait été.
Hoseok voyait dans ses mouvements une nouvelle vie, un nouvel espoir, une lumière brillante à laquelle Jungkook n'avait jamais eu le droit, qui l'illuminait comme un projecteur. Et si c'était d'abord Jungkook qui la faisait briller, c'était aussi par le regard de Taehyung que tous pouvait la voir.
Taehyung avait les poings serrés, angoissé du résultat.
Le corps de Jungkook, terminant son dernier passage, retrouva le côté du cercle. Il sentit la main de Jennie saisir la sienne, et les doigts de Taehyung effleurer le bas de son dos. Le brun recula d'un pas, et Taehyung colla sa main à plat contre lui, sous son haut qui n'attendait que de rentrer pour être balancé.
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Blood's Believers [Taekook]
FanfictionBlood est une application de rencontre un peu particulière. À l'instar des plus populaires où l'unique but est de trouver quelqu'un pour rafraîchir ses nuits, Blood ne sert souvent qu'à les condamner. Dans la vie de tous les jours, rares sont ceux...