Chapitre 7

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Ice

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Ice


Complètement tétanisé, la respiration erratique, je sentais mon coeur se fracturer en un million de particule. Les larmes silencieuses d'Ella me broyaient l'âme et raidissaient mes muscles déjà tendus à l'extrême. Je tentai de détendre mon corps crispé par la rage et la douleur afin de lui apporter le réconfort dont elle avait besoin. Celui que je ne lui avait pas donné des années plus tôt, mais j'y arrivai difficilement. Abolissant la distance entre nous, je la positionnai délicatement sur mes genoux et l'enlacer avec toute la force de mon désespoir.

— Mon amour, murmurai-je à l'agonie.

Je ne lui demandais pas d'arrêter de pleurer, je partageais avec elle la perte de notre enfant. Cet enfant que je ne savais même pas avoir créé avec elle. Je souffrais avec la femme qui avait porté la preuve de notre amour. Ella s'accrochait à moi comme si elle avait attendu une vie entière pour partager tout l'amour et la douleur qu'elle ressentait pour cette vie trop éphémère. Comme si personne à part moi ne pouvait comprendre et alléger son supplice. Au bout de ce qui me sembla une vie elle leva son magnifique visage vers moi.

— Je voulais tellement la partager avec toi, me dit-elle les yeux vibrant d'un amour si pur qu'il ébranla mon âme.  L'amour d'une mère pour son enfant, le plus beau et le plus juste.

— Et j'aurai aimé être là pour vous. Putain, j'enrage de ce que t'as fait cet enfoiré de Reed et de ne pas avoir été présent pour toi et le bébé, tu n'aurais jamais dû traverser ça seule, mon ange.

Ella m'offrit un sourire triste qui me percuta jusqu'aux tréfonds de mon être.

— Je n'étais pas vraiment seule, Sienna ne m'a pas quittée une seule seconde. Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans elle.

— Ça ne m'étonne pas, elle t'aime. Mais j'aurai dû être présent en tant partenaire et père, partager tous les moments de ta grossesse, te soutenir, aller chez le doc, prendre de soin de toi et du bébé.

J'inspirai profondément pour refouler ma haine et mon chagrin avant de poser mon front contre le sien. Je fermai les yeux et m'imprégnai de sa présence tant désiré contre moi.

— Elle était magnifique, si petite, si belle, m'avoua-t-elle avant que sa voix ne se brise.

— Une fille? demandai-je ému, le coeur cavalant à toute allure dans ma cage thoracique.

— Oui, une magnifique petite fille, une merveilleuse symbiose de nous deux, me confirma-t-elle en reniflant. Des cheveux aussi noirs que les tiens et une peau aussi pâle que la mienne.

Je souris à la description de notre fille et repoussai les cheveux qui volaient autour de son visage derrière ses oreilles.

— Si elle avait hérité de ton caractère j'aurais été dans de beaux draps.

Hell's Shadows - SkylarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant