Chapitre 11

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Mes blessures.

J'ai cru pouvoir vivre tranquillement, vivre ma vie, vivre sans me soucier de mon passé. Que j'étais comme tout le monde, que j'allais bien. Je disais que j'allais bien, j'en étais convaicu, parce que je n'avais aucune raison d'aller mal. Mais mes blessures sont plus importantes que je ne le pensais. Il va falloir accepter de parfois être faible. Il va falloir accepter d'en parler sans difficulté. Il va falloir accepter que c'est normal de ressentir des émotions, et de les montrer. Il va falloir accepter que je puisse aller mal sans raison apparente, que la vie n'est pas complètement blanche ou noire, et que rien ne sera plus jamais comme avant. Que des choses ont changé.

Eneko, petit soleil qui illuminait le quotidien de nombreuses personne, tu nous as quitter. Tu es parti très loin de nous. Il nous faut te dire au revoir. Te laisser partir. Et apprendre à sourire en te laissant en paix. Jeudi se seras ton anniversaire des 4 ans. Certains prieront, d'autre viendront voir ta tombe. Qu'est-ce que je ferai moi ? Peut-être comme d'autre de mes absents. J'allumerai une bougie, sur mon autel, à côté de ta photo. J'écrirai un petit mot, l'accompagnerai de fleurs, et le déposerai à la mer. C'est ma façon à moi de communiquer avec vous, mes absents.

Mes absents. C'est l'appellation que je donne à ceux qui sont partis tout là-haut. Pour toi Eneko, pour vous, papy-jo et mamie-thé. Vous me manquez. Avec vous, est partie une partie de mon histoire, de mon enfance, de mon passé. C'étais trop tôt. Beaucoup trop tôt. Je n'étais pas prête. Pas prête de voir ma mère et ma famille pleurer. Pas prête pour devoir réconforter ma mère. Dans notre famille, on ne montre pas nos sentiments, nos soucis. C'est l'éducation qu'on nous a toujours donner. Cet été je retournerai à Strasbourg, là où vous avez vécu, où j'ai passé chacun de mes étés. Si possible j'éviterai d'y retourner. Trop de souvenir s'y entassent. Se sera douloureux. Mais tout est déjà prévu, on y a de la famille, et je crois que maman veut y aller. On ira voir votre tombe. Des larmes couleront silencieusement sur nos joues. On ira pas voir la maison, je veux la garder comme dans mon souvenir. Une maison pleine de joie et de plaisir d'enfant. Pas une maison modifiée, avec des souvenirs affreux de tristesse, de calme, de résignation, et de peine. Je n'aurai pas le choix. J'irai là-bas. J'irai voir la cathédrale. Me promener dans les rues et ruelles. Boire un verre dans un café. J'irai. Mais en aucun cas, je ne veux voir l'hôpital, les soins paliatifs, le NHC. Ca je ne le supporterai. De la tristesse et des souvenirs de longues journées de novembre, où chaque jour j'allais te voir dans ce mouroir. Depuis j'ai développer une véritable peur des hôpitaux. Je ne supporterais pas d'y retourner.

Tant pisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant