Neïsha
Je n'arrive plus à prononcer un mot ; tout mon monde s'est écroulé dans une mare de sang. Je voyais ma mère et mes sœurs autour de moi, rangeant à vive allure mes vêtements dans les valises. Les observant avec un regard neutre, et même si je voulais leur venir en aide, je ne pouvais pas et je ne le ferai sûrement pas.
La porte de ma chambre s'ouvre. C'est celui qui était censé être mon protecteur, mon père, le Grand Abdoulaye BERTHE, qui s'adressait à moi et à ma mère, elle qui devait être ma confidente et non celle qui me pousserait dans les bras de la mort :- Abdoulaye, tu as tout arrangé ?
- Oui, le chauffeur les attend dans la voiture pour les emmener à l'aéroport et, une fois là-bas, ils seront conduits à un nouvel appartement.Puis il se tourna vers moi, s'agenouilla et me prit les mains et dit :
- Ma fille, pardonne-moi, tout ceci est de notre faute, en partie la mienne. Je l'ai laissé abîmer ton si joli visage. Je ne sais pas comment me racheter, je ne peux que juste te laisser partir pour que tu essaies d'oublier.
Je ne savais pas quoi penser de lui : lui pardonner ? Alors qu'il n'a pas pu me protéger et m'écouter quand je lui disais ne plus vouloir ? Même si mon cœur le désirait, la douleur qui parcourt mon corps, elle, ne me permet pas d'oublier !
Nath (Nathalie), ma chère cousine. Lorsque nos regards se croisent, elle fait brûler en elle le même brasier de haine et de colère que je ressens.
- Mon Oncle, à part cela, que pouvez-vous faire ? Lui rendre ce qu'elle a perdu ? Malgré toutes ses mises en garde et les miennes, vous l'avez forcée, vous et votre femme, à retourner dans les bras de ce démon. Vous, ma tante, sa mère, celle à qui elle a raconté ce qui lui arrivait en premier, qu'avez-vous fait ? Juste la pousser dans ses bras. Il y a eu un décès à cause de tout cela.
Elle était les mots qui n'arrivaient pas à sortir de ma gorge, elle a lu dans mon cœur. Plus qu'une cousine, elle est ma grande sœur et ma meilleure amie.
La porte de la chambre s'ouvre. C'est ma petite sœur Leïla- Papa, les affaires sont dans la voiture.
- Bien, dit-il, tête baissée.Il se tourne alors vers Nathalie et dit :
- Le chauffeur vous attend, partez.
Elle pousse mon fauteuil roulant devant elle. Je ne pouvais ni parler, ni me lever sans aide, ni ressentir aucune émotion. Le Docteur a donné comme diagnostic une paralysie temporaire.
Arrivée à la voiture, le chauffeur et elle m'aident à m'y installer. Lorsqu'elle est assise à côté de moi et que les portes sont fermées, elle me dit :
- Je ne peux pas effacer ce qui t'est arrivé, ma très chère sœur, mais la seule chose que j'ai à te dire, c'est que tu n'es pas seule et que tu pourras toujours compter sur moi. Ton bonheur passe avant tout. Lorsque tu te sentiras prête à reprendre les cours, tu t'y rendras seulement si tu en as envie et que tu te sens prête à le faire.
J'ai alors serré sa main, et elle m'a souri. Après l'incident, papa a tout arrangé pour que je m'éloigne de lui et que je reprenne les études. Puisque Nath y était déjà installée depuis un an, il a pensé bon de m'envoyer avec elle en France, à Paris, dans un nouvel environnement.Que Dieu me préserve des hommes comme celui de mon passé. J'espère que Dieu a sa main posée sur moi et qu'il me fera rencontrer celui qui est parfait pour moi, enfin, pas pour le moment.mais un jour Inshallah je le trouverais.

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l' INSOUMISE
Romantizm... "Chaque femme ne cherche pas qu'un homme. Elle cherche aussi la force de sa propre voix, un partenaire qui respecte ses décisions, car son cœur ne se soumettra qu'à sa propre liberté." Ceci est l'histoire de Neïsha, une jeune femme au grand rêve...