Chapitre 30 : appointment

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" Soignes toi bien. Et profite bien. " Kyle

Je souris en lisant son mot.

Bordel ! Mais il m'arrive quoi ? Je souris juste pour un mot ?

Je me lève et m'appuie sur les béquilles. Je range le panier et le sachet dans ma fameuse boîte puis la range. Descendre doucement les escaliers est encore un défi avec mes béquilles et mon attelle, mais je m'adapte peu à peu à cette nouvelle situation.

Quand j'arrive en bas, je retrouve ma mère seule à la table, absorbée par son repas. Je récupère mon assiette préparée par elle et m'assois face à elle.

- Tu t'es endormi face à quoi ?

- Harry Potter.

- Je me souviens quand tu étais petite, tu adorais tellement cette saga. Que tu nous avais harcelés, ton père et moi, pour qu'on t'achète tous les objets en rapport avec celle-ci. Et bien évidemment, on l'a fait. Tu portais tout le temps des capes et tu te baladais avec des baguettes. se rappelle-t-elle avec un sourire amusé.

- Mais en même temps, cette saga est tellement bien !

- Andréa, tu es fan de cette saga ! Tu passais ta vie à la regarder en boucle !

- Et alors ? je riposte en rigolant

Nous discutons encore des nombreux souvenirs de mon enfance en rigolant et avec simplicité. Cette discussion est tellement apaisante et sans tension. J'avais même oublié, l'incident qui c'est passé.

- Ce fameux soir, j'étais venu pour te dire que j'acceptais la proposition.

Ma mère lève les yeux de son assiette pour les plonger dans les miens. J'aperçois une lumière vrillée dans ses yeux, une lueur d'espoir à travers ses larmes prêtes à couler. Le silence s'installe entre nous, lourd de tout ce qui n'a pas encore été dit. Ses mains tremblent légèrement alors qu'elle pose délicatement sa fourchette sur la table. Elle semble chercher ses mots, comme si elle craignait de briser ce moment fragile.

- Tu... tu acceptes ?

- J'ai passé toute ma vie derrière vous, à vous regardez travailler. Et ce monde, c'est aussi le mien. Alors oui, j'ai accepté.

- Tu ne veux plus...?

- Ce n'est pas ça. Mais ce que j'ai vu m'a dégoûté.

- L'homme que tu as vu, je ne l'ai pas tué. surenchérie ma mère

- Tu ne l'as pas tué ? Mais tu m'avais dit que tu le ferais ?

- Je ne l'ai pas fait. Je l'ai envoyé loin du trafic.

J'acquiesce d'un simple signe de tête, soulagée qu'elle ne l'ait pas tué. Même si je sais que cela fait partie du travail. Quand quelqu'un trahit le trafic, il y a forcément des répercussions et des sanctions. Mais penser que ma mère peut tuer des hommes me fait frissonner. C'est ma mère, la femme qui m'a porté pendant neuf mois et qui m'a mise au monde. Alors je suis soulagée.

- Je suis soulagée.

Nous continuons de discuter paisiblement pendant que nous finissons notre repas,

- Tu t'es fait quoi à la cheville ?

- Je suis encore tombé...

- Tu tombes tout le temps ! ricane ma mère

AndréaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant