Chapitre 3 : What is that question ?

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Quoi ?




J'ai un instant de pause suite à la franchise de sa question, choquée et indignée. Comment a-t-elle pu me poser une telle question ? Je me sens instantanément comme une pestiférée, scrutée et jugée. Une bouffée de colère et de tristesse m'envahit, mais je me force à rester impassible.

Non, non, je ne dois pas pleurer

Je me fige, rassemblant toutes mes forces pour ne pas flancher. Je regarde fixement Madame Williams, déterminée à ne pas lui montrer la moindre émotion.  Elle me fixe, attendant visiblement une réponse, mais je n'ai aucune intention de lui donner cette satisfaction. sa question a été une intrusion brutale dans ma vie privée, et je refuse de lui accorder ce pourvoir sur moi. 

Je le savais qu'elle allait me fatiguer, et je ne vais pas du tout lui faire le plaisir de lui montrer mes faiblesses.


- Eh bien, non c'est faux.  je mentis tentant de garder ma voix stable.

- D'accord, et pourquoi donc vous êtes partie à Barcelone ? Vous s'avez tout se sait dans ce milieu.   ricane la femme 

Mais quelle peste !

 Elle ne veut vraiment pas me lâcher. Je sens une vague de colère monter en moi, brûlante et irrésistible. Je suis à deux doigts de l'incendier avec une tirade cinglante ou, pire encore, de lui jeter mon verre au visage. Les images de ces actes se bousculent dans ma tête, presque séduisantes dans leur instantanéité. 

Mais non. Je prends une profonde inspiration, me forçant à me calmer. Je sais que céder à ces impulsions ne ferait qu'empirer les chose, et je refuse de lui donner cette satisfaction. Je sens les muscles de ma mâchoire se tendre alors que je prépare à répondre.

- Je suis partie rendre visite à ma grand mère.   

Je la fixe avec détermination, refusant de détourner les yeux. Madame Williams continue de me scruter, cherchant probablement une faille dans mon armure. Mais je ne cède pas. Mon cœur bat à la chamade, mais je m'oblige à rester calme, à ne pas montrer la moindre émotion

- Pendant trois mois ? En plus juste après de le décès de votre père... 

Mais c'est une blague ?
Elle ose insister sur ma vie ?

- Oui Madame Williams, je suis partie pendant trois mois, juste après le décès de mon père rendre visite à ma grand-mère. Mais vous souhaitez peut-être un résumé détaillé de mes journées passés à Barcelone ?

Madame Williams me regarde attentivement, sans aucune émotion sur son visage. Ses yeux inexpressifs semblent chercher une faille, un moment de faiblesse à exploiter. Mais c'est ce terme qui résonne dans ma tête, celui qu'elle a effleuré sans le dire. " Décès." rien que de l'entendre, même indirectement, me transperce le cœur.

Je n'ai pas eu le temps de faire le deuil de mon père. Son décès a laissé un vide immense, une douleur constante qui ne me quitte jamais. Et comme si cela ne suffisait pas, peu de temps après, j'ai été agressé sexuellement. Un enchaînement de merde me plongeant dans une spirale de souffrance et de confusion.

Madame Williams ne sait rien de tout cela. Pour elle, ce ne sont que des ragots à répéter sans se soucier des conséquences. Mais pour moi, ce sont des blessures profondes, des cicatrices invisibles qui me rappellent chaque jour ce que j'ai perdu et ce que j'endure. 

Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer les tremblements qui menacent de s'emparer de mes mains, 

- Je suis partie à Barcelone pour essayer de retrouver un semblant de paix. Parfois, il faut changer de décor pour commencer à se reconstruire. 

AndréaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant