Deux jours plus tard, 8h45, Chambre d'Amélia, Fairfax
Sous la douche, je laissais couler l'eau brûlante sur mon corps, espérant faire disparaître la douleur lancinante de mes courbatures causées par le cours intensif de self-défense. L'eau chaude apaisait mes muscles tendus, et je me laissais aller sous le jet. La tête inclinée, les yeux fermés, j'espérais que cette chaleur réconfortante m'offrirait le courage nécessaire pour affronter la journée à venir. J'avais passé la veille enfermée dans ma chambre, évitant soigneusement de croiser Alexander. Lui non plus n'avait pas cherché à me contacter, et ce silence mutuel m'avait permis de l'éviter. Au moins pour un temps.
Après m'être rincée les cheveux, je me tenais un moment sous le jet, savourant la sensation apaisante de l'eau sur mon visage. Je sortis finalement de la douche, me séchai rapidement et m'habillai, prête à affronter une nouvelle journée. J'étais déterminée à aller à mon premier cours, mais une vague d'hésitation m'envahit alors que je refermais la porte de ma chambre à clé. Il n'était pas là. Je restai immobile un instant dans le couloir, ne sachant quoi faire. Le souvenir de notre dernier échange me hantait encore.
« Il faut vraiment que tu arrêtes de me regarder comme ça. »
Ses mots résonnaient dans ma tête, accompagnés de l'image de ses yeux intenses, de la proximité de son corps, et de la tension palpable entre nous.
« Les deux »
Je ne comprenais pas ce qui le rendait si compliqué, mais une part de moi espérait ardemment que je ne lui étais pas indifférente. Je voulais lui faire autant d'effet qu'il m'en faisait. Prenant une grande inspiration, je décidai de tenir ma promesse de toujours l'avertir de mes déplacements. Je pris mon courage à deux mains et toquai à sa porte.
À ma grande surprise, ce ne fut pas Alexander qui ouvrit, mais une jeune femme à l'allure de déesse. Elle ne portait qu'une chemise blanche d'homme, probablement celle d'Alexander, qui dévoilait ses longues jambes impeccables. Des cheveux d'une blondeur éclatante qui tombait en cascade sur ses épaules. Je me figeai, sentant un pincement douloureux au cœur. Était-ce la jalousie de savoir ce qu'elle avait pu faire avec mon garde du corps, ou l'éclat de sa beauté naturelle qui me faisait mal ?
— Oui ? demanda-t-elle d'une voix douce mais assurée, ses yeux perçants me scrutant.
— Euh... Alexander est là ? réussis-je à balbutier, essayant de dissimuler ma gêne.
Elle haussa un sourcil avant de se retourner légèrement.
— Alexander, quelqu'un pour toi ! appela-t-elle en direction de la pièce derrière elle.
Quelques instants plus tard, la jeune femme se retira dans la pièce, me laissant seule face à l'embrasure de la porte. Alexander apparut alors, torse nu, ses cheveux en désordre et ses traits marqués par la fatigue. Il referma légèrement la porte derrière lui, nous isolant de ce qu'il se passait à l'intérieur. Ses yeux croisèrent les miens, et pendant un bref instant, quelque chose d'indéchiffrable y passa, une émotion que je n'arrivais pas à saisir.
— Qu'est-ce qu'il y a ? dit-il enfin, sa voix plus grave que d'habitude.
Je me sentais soudain très petite et vulnérable sous son regard intense. Une chaleur montait en moi, accentuée par la proximité d'Alexander et son allure déconcertante. Mes yeux dévièrent malgré moi vers son torse nu ; ses pectoraux et ses abdos étaient parfaitement dessinés, témoignant d'une musculature sculptée par des heures d'entraînement. Mon regard descendit plus bas, suivant la ligne du V qui se perdait dans le bas de son jogging. À cette vue, mes jambes fléchirent légèrement, et une vague de chaleur déferla en moi, me laissant faillir. Ma bouche s'ouvrit involontairement, et chaque respiration devenait un effort conscient tant il me coupait le souffle.
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The Shadow of the Past
RomanceL'amour n'est ni raisonnable, ni raisonnée. C'est une évidence, une intuition. - Anne Bernard Plongez dans l'univers d'Amélia, où chaque mélodie est une quête de liberté et chaque silence, une bataille pour survivre. Amélia arrive à la prestigieuse...