Chapitre 21 - Intrusion

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La lumière du matin filtrait à travers les rideaux de ma chambre, baignant la pièce d'une douce lueur dorée. J'ouvris lentement les yeux, émergeant du sommeil comme d'un brouillard épais. Je m'étirai sous les draps, sentant encore la chaleur réconfortante.

En tournant la tête vers le fauteuil où Alexander s'était assis la nuit dernière, je constatai avec une légère pointe de déception qu'il avait disparu. La pièce était silencieuse, vide. Alors que je restais là, allongée dans mon lit, mes pensées vagabondèrent. Les souvenirs de la nuit précédente me revinrent en mémoire : le cauchemar et le réconfort inattendu de sa présence.

Je me levai, encore enveloppée par les brumes du sommeil, et traversai la pièce d'un pas lent jusqu'à la salle de bain adjacente. Le contact du carrelage frais sous mes pieds nus fut un réveil brutal, ramenant mes sens à la réalité et dissipant les dernières traces des rêves qui s'accrochaient encore à mon esprit.

Une fois sous la douche, l'eau s'écoula en un flot continu et apaisant. Chaque goutte glissant sur ma peau semblait emporter avec elle la fatigue accumulée et l'anxiété latente qui m'avait poursuivie ces derniers jours. Chaque filet d'eau me reconnectait doucement à la réalité, loin des cauchemars et des pensées sombres qui m'avaient tourmentée.

La vapeur s'éleva rapidement, enveloppant la salle de bain d'un cocon de chaleur et d'humidité qui me procura un confort instantané. Cette vapeur douce et bienveillante semblait créer un espace à part, un sanctuaire où rien de ce qui se trouvait à l'extérieur ne pouvait m'atteindre. Dans cette bulle protectrice, je me permis de relâcher la tension accumulée, de laisser l'eau emporter mes peurs et mes doutes.

Sous ce rideau d'eau, le monde extérieur s'effaçait peu à peu, remplacé par une sensation de calme. Mes pensées, habituellement embrouillées par l'inquiétude et le stress, se faisaient plus claires, et je sentais la lourdeur qui m'oppressait se dissoudre. C'était comme si l'eau, en plus de nettoyer mon corps, purifiait également mon esprit. Je respirai profondément, savourant cet instant de tranquillité, et me sentis graduellement revigorée, prête à affronter ce que cette nouvelle journée pourrait m'apporter.

L'idée de mon cours de self-defense en fin de journée me traversa l'esprit et me motiva. Ce rendez-vous régulier était devenu bien plus qu'une simple activité physique ; c'était un moyen pour moi de reprendre le contrôle, de canaliser mes peurs et ma colère en quelque chose de productif, de tangible. Cela me rappelait que, malgré les incertitudes qui m'entouraient, j'avais le pouvoir d'agir, de me défendre, de ne pas être une victime passive.

Après m'être séchée et habillée, je retournai dans ma chambre, sentant un léger soulagement s'installer en moi, comme si le simple fait de se laver avait réussi à chasser une partie du poids invisible qui pesait sur mes épaules. Mon esprit, un peu plus clair, accueillait avec gratitude ce moment de répit. Mais cette tranquillité fragile fut rapidement balayée à mon retour.

À peine avais-je franchi la porte que mon regard se posa sur un objet inattendu : une boîte, posée délicatement sur mon lit, trônait là, mystérieuse et énigmatique, sans aucune explication visible. Elle n'était pas là avant, j'en étais certaine. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, une appréhension sourde commençant à s'installer.

La boîte elle-même était élégante, enveloppée dans un papier sobre mais raffiné, ajoutant une touche de sophistication à son mystère. Qui avait pu la déposer ici sans que je m'en rende compte ? Et surtout, pourquoi l'avoir fait à ce moment précis, à quelques mètres à peine de moi alors que j'étais dans ma douche ?

Mon esprit s'emballa, explorant toutes les possibilités, de la plus innocente à la plus inquiétante. Un cadeau inattendu ? Un message ? Ou pire encore, un avertissement déguisé ? Chaque scénario que je m'imaginais faisait naître en moi une vague d'anxiété. Un frisson glacé parcourut mon échine, me rappelant que je n'étais pas à l'abri des dangers que je tentais d'oublier, même ici, dans ce qui devait être mon sanctuaire.

The Shadow of the PastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant