— Il est hors de question que je monte là-dessus, dis-je d'un ton catégorique, les bras croisés.
Mon regard se fixait sur la moto devant moi, son allure imposante et intimidante ne me rassurant guère. Alexander, imperturbable, haussa un sourcil. Il dégageait une aura de calme absolu, ce qui ne faisait qu'augmenter ma frustration. Le parking désert, seulement éclairé par quelques réverbères solitaires, ajoutait une atmosphère presque cinématographique à la scène. Alexander regarda brièvement autour de nous avant de reposer son regard sur moi, son expression mêlant amusement et défi.
— Je ne te pensais pas aussi coincé, me provoqua-t-il en s'installant confortablement contre sa moto. Pour quelqu'un qui—
— Vas te faire foutre ! grondai-je, sentant la colère monter en moi. Je ne suis pas là pour mettre encore plus ma vie en danger.
Il leva les épaules à mon insulte, manifestement peu touché par mes mots. Sa réaction indifférente ne faisait qu'alimenter ma rage.
Je fixai la moto avec appréhension. C'était une machine imposante, tout de noir, qui semblait dévorer l'asphalte même à l'arrêt.
— Je déteste ces engins, murmurai-je plus pour moi-même que pour lui.
Alexander, entendant mes mots, se redressa légèrement et inclina la tête, son regard se posant sur moi avec une intensité qui m'obligeait à le regarder.
— Je ne pensais pas que tu étais le genre de personne à laisser tes peurs dicter ta conduite, dit-il d'un ton mi-sérieux, mi-amusé.
Je sentis mes joues s'empourprer légèrement de honte et de colère. Ses paroles avaient touché une corde sensible.
Voyant qu'il m'avait blessée, Alexander sembla se figer un instant, comme s'il réalisait soudainement l'impact que pouvait avoir ses paroles. Ses yeux perdirent un peu de leur éclat de défi pour laisser place à une lueur de regret. Lentement, avec une précaution presque palpable, il s'approcha de moi, chaque mouvement mesuré. Chaque pas qu'il faisait vers moi, je sentais la tension dans mon corps monter. Il était incroyablement irrésistible et cela me troublait profondément.
— Je comprends que tu aies des appréhensions. Mais parfois, pour avancer, il faut dépasser ses craintes. Je suis là pour ta sécurité, pas pour te mettre en danger. Il faut que tu me fasses confiance, chuchota-t-il, son visage beaucoup trop proche du miens.
Son ton était doux, presque apaisant. Je me sentais partagée entre la logique de ses mots et la terreur irrationnelle qui me saisissait à l'idée de monter sur cette moto.
Et sa proximité ?
Ca suffit !
Je le regardai, espérant y trouver une solution alternative. Mais ses yeux restaient résolus.
— Écoute, si on reste ici plus longtemps, on risque d'attirer l'attention que nous essayons d'éviter. Et tu sais à quel point c'est crucial.
Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. L'idée de rester sur place et de compromettre ma sécurité était encore plus terrifiante que de monter sur cette moto.
— Très bien, dis-je finalement, résignée. Mais si je tombe, je te le ferais payer.
Un sourire en coin apparut sur le visage d'Alexander, un sourire que je n'aurais jamais cru possible de sa part. Il se redressa et s'avança vers moi, tendant la main.
— Entendu. Maintenant, mets ce casque et grimpe derrière moi. Je te promets que tout ira bien.
Je pris le casque qu'il me tendait. Après un dernier regard hésitant vers la moto, je le mettais et ajustais la jugulaire de mes doigts tremblant. Alexander monta en selle avec une aisance naturelle, allumant le moteur qui vrombit avec une puissance contenue.
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The Shadow of the Past
RomanceL'amour n'est ni raisonnable, ni raisonnée. C'est une évidence, une intuition. - Anne Bernard Plongez dans l'univers d'Amélia, où chaque mélodie est une quête de liberté et chaque silence, une bataille pour survivre. Amélia arrive à la prestigieuse...