Chapitre 23

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PDV Vicky

    Je détestais cette sensation d'impuissance. J'étais faible; et j'en avais conscience. Quoi de plus normal que d'être choqué après avoir appris une telle chose ! Une effroyable chose ! Une terrible chose ! Une chose insoupçonnée et insoupçonnable ! Une chose impensable, inimaginable, incroyable, impensable car si cela était vrai alors tout ce pour quoi je me suis battue s'effondrait comme un vulgaire petit château de cartes : celui que j'appelais mon père était le frère de Grivon. Pire encore : il m'avait agressé, c'était fait passé pour celui que je croyais pendant toutes ces années être mon assaillant et avait pris dans son équipe un faux témoin. Pourquoi avait-il fait ceci ? Pourquoi continuait-il ? 

    Je me suis bataillée pendant tellement longtemps contre quelqu'un d'en fait innocent pour la libération de mon esprit, pour tourner la page et pour enfin avoir ma vengeance. J'aurai été forte au moins une fois dans ma vie pendant quelques temps. La vérité est que ce que je cherchais n'étais autre que du réconfort et un moyen d'avoir la compréhension des gens qui ne comprennent pas ou qui ne veulent pas comprendre ce qui est alors de la mauvaise foi. La vérité est que mon adversaire était juste sous mon nez et que je ne l'avais même pas vu, même pas reconnus. La vérité est que je n'avais pas été aussi intelligente cette fois-ci car j'étais tombé dans le panneau, sauté à pieds joints dans son jeu, jeté dans la gueule du loup. La vérité est que je pensais pouvoir m'en occupé seule et me voilà à l'hôpital. Je n'étais assurément pas assez forte, seulement bonne à rien. 

    Quelqu'un entra dans la pièce. C'était une femme, jeune et belle, avec un corps mince et élancé, des cheveux brun foncé presque noirs longs qui tombaient en cascade derrière ses épaules, ses yeux de même couleur et son teint un peu mate et bronzé. Elle se tenait droite et me toisait d'un air à la fois inquisiteur, curieux et de défi. Elle ferma ses yeux quelques instants et huma l'air qui emplissait la pièce qui, pour moi, ne sentait que le renfermé. Pourtant, elle avait l'air d'aimer cette odeur.

  -  Je m'appelle Katelyne mais je t'en prie, appelle-moi Kate...

    J'étais encore faible et avais un peu de mal à me lever mais ce n'étais pas bien grave. Je devais me ressaisir. Pour toute les personnes qui s'étaient battues pour moi. Je ne devais pas me laisser pourrir ici, accablée par la mort de Derek, entre les mensonges et la vérité, entre le paysage heureux et magnifique de la vie et la danse macabre de la mort. Nous sommes tous nés pour mourir un jour, mais ce jour n'est pas encore venu pour moi. Je me suis trop battu pour abandonner maintenant. J'ai fait trop de choses pour simplement oublier. Non, je ne mourrais pas aujourd'hui. Peut-être demain, peut-être bientôt, mais pas aujourd'hui, ceci est certain.

  -  Et toi tu dois être Victoria bien entendu !

  -  C'est exact. Je ne vous connais pas. Qui êtes-vous ?

  -  Je crois que tu as déjà rencontré mes frères et nous n'avons pas beaucoup de temps alors je te prierai de bien vouloir me suivre sans faire d'histoire !

  -  Où pensez-vous m'emmener ? 

  -  Vois-tu, je n'ai pas vraiment le choix étant donné que tu poses beaucoup trop de question !

    Elle me bâillonna tandis que je me battai délibérément. Quand elle eut fini, Katelyn alla se changer -car elle avait trouvé je ne sais où des habits d'infirmière- puis me recouvrit d'un drap pour finalement m'emmener à l'extérieur. La femme que j'avais vu avant-hier -car cela faisait deux jours que j'étais à l'hôpital- se tenait adossée à la voiture vers laquelle nous nous dirigions. Cette femme, d'après ce que j'avais compris, était la mère de Dewey et se prénomme Julia. 

    Katelyn se mit à l'avant, derrière le volant tandis que la mère de Dewey me posa à l'arrière et vint se mettre à mes côté. Elles laissèrent le brancard à côté de la voiture, et , avant même que les docteurs, infirmiers et infirmières est eu le temps de répliquer quelque chose, Katelyn démarra sur les chapeaux de roues. La direction m'était alors encore inconnu.

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